Nadia Plourde, en 2005-2006, décroche un poste d'enseignante au Nunavik. Elle enseignera à l'école Arsanik de Kangiqsujuaq, un village d'environ 400 habitants, situé sur les rives du détroit d'Hudson. Une aventure spectaculaire, un dépaysement total.
Le Nord du Québec est un autre pays. Nadia Plourde le démontre dans ces chroniques qui s’attardent aux hauts et aux bas d'une institutrice décontenancée par ses élèves. Les enfants refusent toute forme d'autorité et leurs comportements, considérés comme déviants dans le Sud, sont la norme au pays des aurores boréales. Ils travaillent quand ils veulent, se présentent en classe selon leurs humeurs.
«Ces enfants font exactement ce qu'ils veulent. L'école, une prof ouioui en plus, l'idée de réussir ou de ne pas réussir une année, tout ça n'a aucune importance pour eux. Je pense qu'ils acceptent de travailler, pour passer le temps. Alors, autant remplir des pages, répéter des phrases ou faire des calculs. Peut-être que ma vision va changer et que je vais découvrir une certaine utilité au travail que je fais, mais j'ai de moins en moins d'illusions.» (p.78)
Ils peuvent aussi basculer dans des colères terribles, sans avertissement. Cinq minutes plus tard, ils sont les enfants les plus doux du monde. De quoi dérouter la plus intrépide des pédagogues. Sans compter une situation linguistique particulière. Le français, l'anglais et l'inuktitut se chevauchent dans la vie quotidienne.
Adaptation
Nadia Plourde s'adapte. Heureusement, elle possède un bon sens de l'humour et tombe en amour avec cette terre de grands vents et de lumière. C'est le coup de foudre, même si sa classe ne cesse de la bousculer.
Pour survivre peut-être, l'institutrice envoie une forme de synthèse de la semaine à une soixantaine de correspondants. Le miracle de l'Internet. Nous vivons quasi en direct dans cette classe du Grand nord.
«La gloire de mes élèves» raconte au jour le jour la vie de ces enfants, leurs difficultés, leurs situations et leurs façons de se comporter. Elle semble avoir eu peu de contacts avec les adultes, ou elle a choisi de rester fort discrète.
On en voudrait plus, on aimerait avoir un portrait qui échappe un peu à la banalité du quotidien et aux matières scolaires. Nous sommes loin des magnifiques ouvrages de Jean Désy qui nous plonge dans la poésie du Nord, dans ses contradictions, sa grandeur et sa violence.
«La gloire de mes élèves» de Nadia Plourde est édité par les Éditions Les 400 coups.
http://www.editions400coups.com/livres/la-gloire-de-mes-eleves
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