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jeudi 3 avril 2025

JULIE HÉTU BOUSCULE ENCORE UNE FOIS

JE GARDE un bon souvenir de ma lecture de Pacifique Bell de Julie Hétu paru en 2018. Un grand roman d’impressions et d’images flottantes qui nous emportent comme des nuages chassés par le vent. Des personnages qui vont et viennent dans le désert et qui finissent par nous hanter. Dans Les dormeurs de Nauru, l’écrivaine nous envoie dans le Pacifique, sur l’île de Nauru, qui s’avère le plus petit pays du monde avec une superficie de 21 kilomètres carrés et une population d’environ 12000 habitants. C’est déjà une curiosité en soi que de se retrouver sur cet îlot situé dans l’océan Pacifique, en Océanie, dans l’ensemble insulaire nommé Micronésie. Le point le plus au nord de Nauru est à 42 kilomètres au sud de l’équateur. Eije, la narratrice de cet ouvrage, est originaire de ce pays. Ses parents étaient russes et ils ont obtenu leur nationalité après leur migration. L’île se distingue par le nombre de gens atteints du «syndrome de résignation» ou le Uppgivenhetssyndrom, une maladie cataloguée et découverte pour la première fois en Suède. Une affection qui frappe surtout les rejetons des réfugiés qui ont subi des traumatismes psychologiques importants.

 

Cette maladie a été reconnue tout à fait récemment, puisque l’on a répertorié les premières victimes en Suède, en 2000. 

 

«Les premiers cas s’étaient manifestés en Suède, sans qu’on sache de quoi il s’agissait, chez des enfants d’abord, puis chez les adultes. Les personnes atteintes devenaient complètement immobiles, passives et sans tonus musculaire. Elles n’étaient capables ni de boire ni de manger et souffraient d’incontinence. Un genre de freezing, comme les animaux qui font le mort, insensibles aux stimuli physiques extérieurs et à la douleur.» (p.19)

 

Ce trouble peu connu est répandu dans l’île de Nauru et l’île Océan tout près où sont emprisonnés des réfugiés. Aussi absurde que cela puisse paraître, ils sont gardés dans une sorte de forteresse où ils n’ont aucune chance d’être libérés. Ils sont des condamnés, des forçats qui ont tenté de sortir de leur misère et d’améliorer leur sort. Rejetés surtout parce qu’ils sont des étrangers.

Kostan, l’amoureux d’Eije, est touché par ce syndrome, un artiste plein de projets qui s’est coupé du monde réel pour s’abriter dans son corps et ne plus souffrir peut-être. Il est devenu un objet que l’on doit nourrir et entretenir. 

Un mort-vivant. 

La jeune femme jure de tout faire pour guérir Kostan. Elle entreprend des études à Montréal où se trouvent les plus éminents chercheurs et spécialistes de cet étrange coma. Suzanne, sa directrice de thèse, collabore avec un centre et un laboratoire situés sur l’île de Nauru. Tout cela pour rentrer dans son pays avec un diplôme et retrouver son amoureux qui s’est refermé comme coffre-fort. 

 

«Concluant que le seul moyen de réveiller ces gens, qui s’étaient condamnés eux-mêmes à la prison dans leur propre corps, consistait à leur redonner le sentiment d’appartenir au temps réel et de pouvoir jouer un rôle dans la résolution de leurs traumatismes psychiques. Il fallait leur parler et surtout les toucher, écrivait-il, pour garder le contact et les aider à sortir de leur catatonie.» (p.64)

 

Eije veut vérifier son hypothèse en effectuant son stage au laboratoire qui ramène des patients, mais en provoquant des séquelles irrémédiables et terribles. Bien des rumeurs circulent sur les contrecoups de ces ranimations. Les «ressuscités» sont totalement différents de ce qu’ils étaient avant. Ils ont conservé les pires aspects de leur personnalité qui se manifestent sans aucune retenue. Ils deviennent la plupart du temps des asociaux et des marginaux. 

 

DICTATURE

 

Le laboratoire régente tout à Nauru et échappe à toutes les lois. C’est la dictature ni plus ni moins. Eije et Suzanne sont bien déterminées à voir ce qui se trame dans ces endroits interdits et à dénoncer le sort des naufragés de l’île Océan en rendant publiques les conditions subies par ces hommes et ces femmes qui n’ont plus d’espoir et encore moins d’avenir. 

 

«La gestion des lieux était rigide et l’atmosphère, des plus austères. La psychiatre Aurélie Lima nous accompagna, commençant la visite par un arrêt à son bureau. Elle nous expliqua que la population du camp venait majoritairement d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan, d’Indonésie et du Sri Lanka. Elle fit passer quelques dossiers entre nos mains, nous laissant découvrir un nombre alarmant de tentatives de suicide, de cas d’automutilation, d’enfants souffrant du syndrome de résignation, incapables de boire ou de se nourrir.» (p.284)

 

Kostan subit le traitement du laboratoire et à son réveil, il n’a plus rien à voir avec l’amoureux d’Eije. Il est devenu une bête, un animal qui s’échappe dans la nature et ne respecte plus aucune loi. Comme si les pulsions qu’il exprimait auparavant dans ses toiles faisaient maintenant partie de son caractère et qu’ils ne pouvaient plus les réfréner. Il a perdu la faculté de réfléchir.

Le pire de tout ça? Eije constate qu’elle aussi porte cette maladie. Elle fait tout pour lutter et rester du côté de la vie, même si elle sent qu’un trou noir l’aspire, avalant son corps et sa volonté. Elle sombre dans une sorte d’indifférence inquiétante.

 

RÉEL ET FICTION

 

Encore une fois, Julie Hétu nous emporte dans un monde étrange et troublant où le réel dépasse la fiction, s’attarde à des gens qui sont souvent laissés pour compte par les grandes puissances de ce monde. Elle touche aussi une question bien d’aujourd’hui, soit le sort des réfugiés qui sont rejetés par tous les pays qui étaient, il n’y a pas si longtemps, des lieux d’accueil où des femmes et des hommes pouvaient espérer une vie meilleure et un avenir. Maintenant, toutes les frontières se sont verrouillées et ceux qui arrivent dans les états occidentaux deviennent les boucs émissaires de tout ce qui va mal dans leur nouveau pays. 

Je pense aux scènes à peine imaginables que la télévision a diffusées dernièrement sur l’expulsion de Sud-Américains des États-Unis. Des gens enchaînés comme des criminels et que l’on tond tel du bétail. L’horreur en direct. C’est la formidable Amérique de Donald Trump, ces horreurs, cette grandeur retrouvée.

Julie Hétu esquisse un univers inquiétant, des vies et des problématiques actuelles où nous nous confrontons au racisme, à l’exploitation et à l’aveuglement des multinationales et des privilégiés qui font tout pour se maintenir au pouvoir et s’enrichir. Même la recherche et la médecine sont un enjeu pour ces entreprises qui ne pensent qu’aux profits et au contrôle de certains médicaments et de nouvelles techniques de soin. Des événements et des situations que l’on refuse de voir où des migrants deviennent des boucs émissaires de tout ce qui cloche dans nos sociétés.

Les dormeurs de Nauru nous plonge dans une réalité que nous ignorons souvent volontairement pour ne pas être bousculé dans notre confort et nos habitudes. Tout y passe. Le pouvoir, l’absence de moralité, la brutalité, la tyrannie, la terreur, la surveillance omniprésente des caméras et des micros dans les bâtiments. Cette étrange maladie est une manière de résister et de refuser d’être un exclu, un être sans droits et espoir. 

Un refuge psychologique.  

Heureusement, il y a toujours des militants et des redresseurs de torts qui parviennent à faire éclater la vérité au grand jour et qui font bouger les choses en dénonçant et en montrant des images intolérables. 

Un roman passionnant où l’on navigue entre le vécu et la fiction. C’est ce qui est particulièrement troublant, dérangeant et nécessaire. Julie Hétu nous inflige un traitement choc qui nous ouvre les yeux sur une réalité insoutenable que nous ne pouvons plus ignorer avec les changements climatiques. Non, plus rien ne peut être comme avant. Le retour au passé, avec ses richesses et son insouciance, n’est pas possible malgré les promesses de Donald et ses clones.

 

HÉTU JULIE : Les dormeurs de Nauru, Éditions Druide, Montréal, 370 pages.

https://www.editionsdruide.com/livres/les-dormeurs-de-nauru

mercredi 25 avril 2018

JULIE HÉTU ENTEND PLUSIEURS VOIX

JULIE HÉTU n’a pas emprunté la route la plus facile pour Pacific Bell, son troisième ouvrage. Un roman qui m’a fait souvent m’arrêter et me demander où l’auteure voulait m’entraîner. L’impression qu’elle cherchait à m’égarer dans une fable où les lieux sont aussi importants que les gestes et les paroles des personnages. Une forme de conte où le réel et l’imaginaire se mélangent pour vous désorienter. Ce fascinant échafaudage fait se superposer différentes dimensions comme les couleurs qu’un peintre n’hésite pas à étaler les unes sur les autres pour faire jaillir un ailleurs et peut-être l’ici, le maintenant dans toutes ses dimensions.

Julie Hétu a piqué ma curiosité avec ce titre et j’ai fait un peu de recherches sur le Web. La Pacific Bell est une entreprise de communications qui existe réellement en Californie tout comme Cima, la radio. Ce qui n’explique pas grand chose. Les écrivains s’appuient souvent sur la réalité pour inventer leur monde. Pourtant, le fameux numéro de téléphone de la cabine téléphonique dans le désert des Mojaves existe. Voilà ce que l’on en dit ; « C’est ici l'ancien numéro de téléphone du célèbre Mojave Desert Phone, cabine située au milieu de nulle part. La compagnie Pacific Bell a aboli le numéro en l’an 2000 en raison de sa trop grande popularité. Nombreux étaient les gens qui allaient camper près de la cabine pour répondre aux appels. Ces va-et-vient avaient des effets néfastes sur l’environnement. »
Le désert dans le sud de la Californie, une cabine téléphonique qui servait aux travailleurs de la Cima Cinder Mine. L’entreprise a cessé ses activités au début des années soixante et la cabine est restée là. Et il est arrivé ce que personne ne pouvait prévoir. C’est devenu un lieu mythique et recherché, une occasion de faire entendre sa voix quand personne ne veut vous écouter peut-être. Une manière de secouer son anonymat.

Puis en 1997, le téléphone des Mojaves se met à sonner, nuit et jour. La petite communauté de Cima, qui vit isolée à une vingtaine de kilomètres de la cabine, s’étonne de cet étrange phénomène. Des histoires commencent à circuler. On finit par découvrir que les coups de fil proviennent de partout dans le monde. Ceux reçus dans la cabine relèvent principalement de conversations qui auraient été improbables dans un autre contexte, alors que ceux dirigés depuis la cabine témoignent du passage en plein désert de visiteurs curieux. (p.12)

La radio connaît différentes orientations avant que Sofia Lorea ne lance son émission Voix du désert en 2015. Là, je ne sais pas si c’est vrai où si c’est l’écrivaine qui prend tout l’espace. Peu importe ! Cette parole semble sortir de ces espaces inhabités, surgir de la plus grande des solitudes, d’un lieu où chaque mot prend un poids singulier. Une voix un peu rauque qui raconte des histoires, s’adresse à son fils, entraîne les auditeurs dans un conte d’Andersen. Comme si le désert se mettait à murmurer pour oublier sa solitude. Un cri qui monte du fond de la terre peut-être, qui vient de l’horizon pour exprimer la douleur des humains qui sont empêchés de respirer, de parler, d’aimer et de vivre. Une tragédie, celle de Sofia Lorea avant tout qui est coupé de son fils et qui a dû partir en exil à Montréal avant de revenir dans ce coin isolé pour calmer sa détresse.

Sofia s’est recomposée, elle est devenue Eco, une fiction d’elle-même. Fascinée, envoûtée par son propre reflet, elle a senti grandir une soif immense, impossible à satisfaire. À partir de ce moment, chaque retour à la réalité, au présent, a été plus difficile que le précédent. Elle préfère se mentir, comme on ment quand on dit que le soleil se lève, comme elle ment lorsqu’elle dit qu’il y a du sang sur la paume du cactus, simplement pour contempler plus longtemps ce fantôme qu’elle tente de ramener à la vie dans un conte qu’elle livre à  la radio. (p.17)

Est-il possible de se guérir en racontant des histoires, en transformant son passé pour s’avancer dans un présent que l’on apprivoise et transforme par la puissance d'une fable ?

PERSONNAGE

Sofia raconte son enfance dans la plantation où l’on fabriquait la couleur rouge qui provient de la sève du cactus au contact de la cochenille. Un rouge vif qui prend presque la couleur du sang. Elle devait être l’héritière de cette riche exploitation mexicaine et maintenir la tradition. Il y avait Miguel, un garçon doux qui aimait la peinture. Ils auront un enfant plus tard, mais Miguel prend la succession de son père à la tête d’un cartel, devient un être cruel malgré son amour pour Sofia qui s'enfonce peu à peu dans ses fantasmes.

Selon un code convenu entre Sofia et Miguel, chaque fois que Sofia lit en ondes un extrait du conte La petite sirène d’Hans Christian Andersen, cela confirme que les armes sont arrivées dans les conteneurs de la Cima Radio. Sofia est prévenue par Rodney le jour de la livraison, et les hommes de Miguel attendent que le message soit lancé en ondes pour venir récupérer la marchandise. (p.26)

Si on s’en tentait à cela, ce serait une autre histoire de bandits sans scrupules et capables de tout.
Sofia dérive dans sa tête et nous la suivons. Rapidement, je n’ai plus été capable de discerner ce qui était réel ou inventé. Je n’ai pas cherché à comprendre non plus. Pourquoi toujours vouloir tout savoir ? Je me suis laissé bercer par ce récit qui emprunte plusieurs pistes pour mieux nous faire perdre pied. Sofia exprime le désespoir de celle qui a tout perdu et qui tente de s’accrocher. Nous voilà dans un univers où une couche de couleur en masque une autre comme dans un grand tableau que le peintre transforme constamment. Comme la sève des cactus sous l’action des cochenilles prend la couleur du sang humain.

MALADIE

Sofia souffre d’une étrange maladie où elle a toujours soif. Une soif immense, insatiable, à la mesure du sable. Elle perd contact avec la réalité et cherche à se faufiler dans une autre dimension, à donner une voix au désert peut-être. Elle suit la petite sirène d’Andersen qui monte des profondeurs et qui est fascinée par les humains qui voyagent sur l’eau. Tous rêvent, dans le roman de Julie Hétu, d’échapper à leur condition et de muter pour vivre enfin hors des contraintes d’un milieu qui s’est refermé sur eux comme un étau. Miguel mute pour le pire et Sofia n’arrive pas à fuir ses hallucinations. Tout passe par cet étrange conte qu’elle ne cesse de développer à la radio et qui subjugue son fils Adam.

Pour les divertir au retour de la messe, Eco leur lisait un conte qu’elle affectionnait tout particulièrement, l’histoire d’une sirène qui se laisse mourir pour un idéal qu’elle ne peut atteindre et dont elle est incapable de se détacher. Cette fascination pour les contes funestes et le mythe de Narcisse lui venait de la parenté qu’ils entretenaient avec les thèmes que développait son père dans ses tableaux, qui avaient laissé leur marque dans l’imaginaire de sa fille. Afin d’épater les enfants quand elle terminait sa lecture, Eco avait pris l’habitude d’enfoncer son petit couteau dans la paume d’un cactus pour faire couler le sang des nopals, comme s’il s’agissait de la chair du prince décrit dans son récit. (pp. 41-42)

ÉQUILIBRE

J’ai aimé ce roman où le réel et le fictif se mélangent, où les contes et les récits deviennent plus vrais que le réel. Tout ce jeu d’équilibre également. Le Nord et le Sud qui se tiennent en joue, le froid et la chaleur, le désert et la mer, les profondeurs de l’eau et celles du ciel. La couleur qui porte le monde du peintre. Tous ces déséquilibres constituent la vie, tous ces glissements nous poussent vers une autre réalité.
J’aime que la parole vienne du désert, cet espace qui me fascine depuis un certain voyage en Californie. Julie Hétu m’a rappelé la traversée de la Vallée de la mort. Ce pays inquiétant qui donne l’impression d’être immobile même si nous roulons sur une petite route étroite. L'horizon brouillé, les plaques de sel qui me faisaient penser à des étendues de neige. Et ce silence… Un silence qui nous cernait comme une bête sauvage qui vous sent de loin et qui s’approche doucement. Cette lumière quasi palpable et les rochers aux couleurs éclatantes. Je pense que c’est là que je suis tombé en amour avec ces espaces où l’on respire tout l’air du monde. Tout comme j’aime ces plaines envahies par la neige et le froid, cette lumière éblouissante de l’hiver qui invente des paysages étranges. Alain Gagnon a magnifiquement parlé de ces espaces de froidure dans Le gardien des glaces.
Dans Pacific Bell la parole naît du silence qu’il y a en nous et autour de nous. Nous sommes peut-être tous des perdus qui lancent un appel dans le désert pour entendre l'écho de sa voix.
Une singulière écriture où tout s’effrite comme le sable entre les doigts, comme la pensée qui vacille quand le réel et l’imaginaire se confondent. J’aime comment l’écrivaine vous étourdi, vous déstabilise, se moque du réel pour nous entraîner dans le rêve de l’écriture. Un cri dans le silence pour dire la détresse humaine, sa fragilité, ses rêves contre les profanateurs qui pervertissent tout. Fable qui ne cherche jamais à vous rassurer. La petite sirène sait qu’elle va vers la mort en montant à la surface, mais comment s’empêcher de le faire. Tout s’invente et se défait dans un même élan dans Pacific Bell. Tout est écho et paroles.

Son affection pour les hommes croissait de jour en jour, de jour en jour aussi elle désirait davantage s’élever jusqu’à eux. Leur monde lui semblait bien plus vaste que le sien ; ils savaient franchir la mer avec des navires, grimper sur les hautes montagnes au-delà des nues ; ils jouissaient d’immenses forêts et de champs verdoyants. (p.105)

Roman terriblement humain et inquiétant que l’on doit scruter à la loupe pour en secouer les différentes couches, tous les équilibres qui provoquent le déséquilibre, tous les mots qui trouvent des résonnances dans le réel et le fantasme. Une sorte de château de cartes que le moindre souffle peut balayer. C’est là un travail de précision qui fascine, la quête d’un espace pour respirer et rêver. La recherche peut-être des humains qui n’ont cessé de courir derrière leurs rêves pour franchir les mers, escalader les plus hautes montagnes et s’aventurer maintenant dans l’espace où l’on perd toutes ses références. Un roman troublant, à l’écriture retenue pour bien rendre le désert, ce monde en arrêt, figé comme un humain qui n’arrive plus à faire quoi que ce soit tellement la peur le paralyse.


PACIFIC BELL de JULIE HÉTU, une publication des ÉDITIONS ALTO.