«La rançon de l’espionnage» raconte la vie de Ioana, une jeune femme qui a joué un rôle important dans la résistance lors de la Deuxième Guerre mondiale et la montée du communisme en Roumanie.
Née dans une famille plutôt bien nantie, Ioana se retrouve dans la résistance un peu par hasard. Elle travaillera pour la CIA et collaborera avec les Américains dans la lutte contre le fascisme et le communisme. Elle vit l’occupation de son pays par les troupes allemandes et russes. Son quotidien est fait de délation, de peur, de trahisons et de moments où sa vie ne tient qu’à un fil.
Toute sa famille est entraînée dans le combat. Elle travaille avec des hommes admirables, (Il semble y avoir peu de femmes dans la résistance) côtoie de véritables ordures qui sont pourtant ses alliés.
«Dès que Hahn fut parti, le jeune soldat vint la trouver et dit avoir eu des soupçons depuis un certain temps. Il avait écouté une partie de la conversation derrière la porte, prêt à intervenir si les choses tournaient mal. Hahn, expliqua-t-il, avait une terrible réputation. Un garde l’avait déjà surpris en train de molester une jeune fille. Sa femme avait divorcé après que le major eût été cité dans un cas d’agression sexuelle. Il avait violé l’une de ses secrétaires aux États-Unis. Enceinte, elle réclamait des réparations.» (p.122)
La Suisse
Ioana doit fuir en Suisse pour échapper à la mort. Un pilote américain, son amoureux, l’aide à s’évader de Roumanie. Un amour partagé, mais la vie prend parfois de drôles de directions. Il est marié et a deux enfants. Elle tente de refaire sa vie, épouse un alcoolique qui mourra quelques mois plus tard, évitant ainsi la déportation.
Elle se retrouve en Écosse, rencontre Lord Roderic Gordon et après l’avoir épousé, s’installe en Alberta, dans un ranch pour faire l’élevage des chevaux. Tout semble oublié alors. Mais comment effacer ce passé où tous les siens sont morts ou disparus.
«Cette existence, en apparence paisible, fort agréable et intéressante, dura jusqu’à la visite impromptue d’une vieille amie, visite qui fit l’effet d’une bombe à Ioana et lui montra clairement que tout n’était pas pour le mieux dans sa vie.» (p.154)
Biographe
Nadine Mackenzie a eu accès à des caisses de documents, à des confidences, à des écrits, mais cela ne transpire guère dans son récit. La biographe ne se montre jamais à la hauteur de son héroïne. Le récit patauge, reste flou et ne s’incarne jamais. Malgré les exploits de Ioana, ses amours, sa vie trépidante, les dangers qu’elle a courus, nous sommes tenus en marge de cette vie exceptionnelle.
Dommage parce que Ioana (Pourquoi l’identifier uniquement par le nom de son époux), est une femme admirable qui a démontré calme et sang-froid dans les pires situations. Une vie exceptionnelle qui se noie dans un récit ennuyeux et malhabile.
«La rançon de l’espionnage» de Nadine Mackenzie est paru aux Éditions La nouvelle plume.