«J’invente ma vie à chaque seconde, avec le souvenir de cette femme dans le cœur. J’ai appris très tôt, même entouré et choyé, que l’homme ne se construisait que dans la douleur, le déchirement et la lutte quotidienne. Que de réminiscences, se bousculent aujourd’hui dans mon esprit ! Sans arrêt l’image voluptueuse et trépidante de l’amie brune des premiers jours revient s’inscrire en moi.» (p.16)
Mais les caresses, les baisers qui sentent le thym et la menthe, le ballet des sens qui occupe les nuits du couchant aux premières lueurs du jour finissent par faire un peu sourire.
Axel Maugey ne sait pas éviter la complaisance et la mystification de l’amour. Surtout que son écriture devient très rapidement un peu trop laquée et pompeuse. Et l’amant en érection s’attarde sur des nuits sans fin, ces jours où «la chair exulte» avec les vagues qui usent le sable de la Méditerranée.
«Tes yeux de nymphe, baignés de sources, s’épanouissent, telles des feuilles de menthe, sur le chemin qui monte comme ton rire. Ton rire qui me poursuit sans cesse durant mes rêveries nocturnes pendant lesquelles je t’accueille en t’inventant, ô ma visiteuse !, en train de te faufiler sous les arbres musicaux, la bouche gonflée par une figue fraîchement cueillie, la robe très légère, à la fois nuage et voile, que ton corps épouse au gré du vertige.» (p.71)
Pour les romantiques.
«La Magnifique surface de ta chair» d’Axel Maugey est paru aux Éditions Humanitas.