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mardi 16 décembre 2014

DIX LIVRES À LIRE CETTE ANNÉE

En ce temps de fin d’année, il faut constater que 2014 a été une année faste et belle. Voici donc une liste de dix romans québécois que je vous conseille de lire si vous ne l’avez pas déjà fait.


1-    Révolutions de Dominique Fortier et Nicolas Dickner chez Alto.

Un livre magnifique, superbement présenté et illustré. Une œuvre d’art à offrir en ce temps de réjouissances où l’on cherche quoi donner à nos proches. S’il y a un livre à offrir, c’est celui-là.

2-    L’album multicolore de Louise Dupré chez Héliotrope.

Un livre que j’ai lu et relu pour tout ce que cela remuait en moi, tout ce qui reste quand la mère s’éloigne sans se retourner. Une belle manière de retrouver qui nous sommes et d’où nous venons.

3-    Les États-Unis du vent de Daniel Canty chez La Peuplade.

Daniel Canty confronte nos manies et nos obsessions. Le vent le prend par la main et lui montre les gâchis d’une civilisation qui a tourné le dos à la nature. Partout les mêmes chambres, les mêmes décors, des draps, des fenêtres scellées comme des cryptes pour couper tout contact avec la vie, partout les mêmes cheeseburgers. L’impression de voyager en ne changeant jamais de lieux.

4-    Numéro six d’Hervé Bouchard au Quartanier.

Hervé Bouchard me fait connaître des moments de pure joie. C’est encore le cas avec Numéro Six. C’est peut-être moins tragique. La mort n’est plus au cœur de l’aventure, mais le garçon apprend à aimer, à souffrir, à se faufiler dans l’âge adulte sans trop s’écorcher.

5-    La vie pour vrai de Nicole Houde à la Pleine Lune.

Encore une fois, le lecteur se retrouve dans un milieu peu connu, un univers singulier, mais qui est là avec ses drames, ses intrigues, ses histoires et ses désespoirs. Toujours juste, touchant, beau d’imagination et d’images. On se surprend à aimer cette Céleste de 38 ans qui a su protéger son enfance.

6-    Le feu de mon père de Michaël Delisle chez Boréal.

Un récit d’une totale franchise qui parviendra peut-être à contrer le désordre dans la tête et le corps de cet écrivain unique. Savoir que l’on n’a pas été désiré, aimé par ses parents est peut-être la pire des calamités. Toute sa vie, il cherchera à réinventer ce qui n’a pas eu lieu, à dire en plongeant dans le texte sans parachute.

7-    Grandeurs et misères de l’écrivain national de François Ouellet chez Nota Bene.

Lecture éblouissante que celle de François Ouellet, sentie, forte et convaincante. Un travail colossal qui m’a donné un nouvel éclairage sur l’œuvre de Beaulieu et Ferron. Je lis Victor-Lévy Beaulieu depuis ses débuts. Pourtant, François Ouellet m’a donné l’impression d’avoir souvent mal compris cet écrivain que j’apprécie au plus haut point.

8-    Métis Beach de Claudine Bourbonnais chez Boréal.

Un roman qui vous secoue, vous blesse, vous enthousiasme et vous fait passer par toutes les gammes de l’émotion. Une Amérique qui ne réussit plus à combattre ses démons, le racisme et le fanatisme religieux, une société qui oublie ses valeurs démocratiques pour imposer ses vues les plus conservatrices et les plus rétrogrades. Terriblement dérangeant et inquiétant.

9-    Épisodies de Michaël Lachance chez La Peuplade.

Un voyage à l’intérieur de soi. Michaël Lachance a vécu plusieurs vies et il partage ici ses préoccupations, les grandes questions qui bousculent sa vie. Un bonheur d’intelligence et de réflexions. Un livre comme un compagnon de voyage.

10- L’amour des hommes d’Hélène Rioux chez Lévesque Éditeur.


Une écriture formidable, un souffle unique. Hélène Rioux est vraiment en possession de ses moyens et ce roman est un bonheur d’intelligence, de réflexions qui se mélangent à la légèreté et à la gravité. C’est peut-être un art de vivre tout simplement qui se dessine, qui prend prise sur la réalité, la vie qui s’impose malgré la mort, cette maladie du temps.