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lundi 23 avril 2012

Qu’arrivera-t-il advenant l’indépendance du Québec

Jean-Michel David et son éditeur Arnaud Foulon
Il est rare qu’un romancier s’aventure dans l’actualité politique. Encore plus qu’un jeune écrivain, à sa première publication, fasse de l’indépendance du Québec la trame de sa fiction. Jean-Michel David relève ce défi dans «Voir Québec et mourir», un thriller politique qui pourrait devenir réalité si jamais les Québécois disaient oui lors d’un troisième référendum.
Nous sommes en 2014, le premier ministre Georges Normandeau, lors du spectacle de la Fête nationale sur les plaines d’Abraham, lance la tenue d’un troisième référendum portant sur l’indépendance du Québec. Tout le monde est pris par surprise.
Tout semble être prévu pourtant du côté d’Ottawa où l’on jongle avec différents scénarios. Jonathan Roof, originaire de Magog mais détestant les Québécois, n’entend pas céder. Peu importe les résultats, Ottawa dira non. Bien plus, il prépare une invasion militaire.

Violence

Il suffira de provoquer une certaine violence et Jonathan Roof est convaincu que les Québécois reviendront au sein du Canada. Québec s’organise et mobilise toutes les forces. Le dirigeant des services secrets, un certain Curtis Taylor, passe du côté du Québec avec son bras droit Éric Martel. Les deux mènent une guerre, n’hésitent jamais à éliminer ceux qui se mettent sur leur route. Le pire est à prévoir avec Ottawa et Québec entend bien répliquer à toutes les agressions. Il faut occuper les frontières, contrer les attaques de l’Armée canadienne, protéger certains personnages.
La campagne référendaire se déroule en passant d’une manifestation à une autre et le vote tombe le 14 juillet. Les Québécois disent oui par une faible majorité. C’est l’euphorie dans toutes les villes. Québec est un pays.
Ottawa met en branle sa réplique terrifiante. Des mercenaires frappent un peu partout dans les villes et c’est l’hécatombe. Des attentats, des tueries, des carnages dans l’explosion d’établissements publiques.

Réplique

Taylor a eu le temps, avec l’aide de plusieurs nationalistes, de s’entendre avec la mafia, les motards et les petits trafiquants qui se transforment en armée de l’ombre qui rend coup pour coup. Les soldats canadiens se déploient et sont éliminés en grand nombre. Des attaques sanglantes, des victimes par centaines. Nous ne sommes plus dans la dentelle. C’est presque la guerre civile. Le sang coule à flots.
Éric Martel et Curtis Taylor font rouler des têtes. Les agents exécutent les plus basses missions avec une efficacité redoutable. Ils élimineront même le commandant de l’Armée canadienne.
Une foule de personnages défilent. Des histoires d’amour se nouent entre des militants. Des journalistes suivent l’actualité, les politiciens à Ottawa comme à Québec ne ferment plus l’œil. Les chefs de police ne savent plus ou donner de la tête et les truands deviennent sympathiques même s’ils peuvent tuer sans sourciller. À croire que chaque Québécois peut prendre les armes pour répliquer aux manœuvres des militaires et à défendre son nouveau pays.
Le tout culmine lors d’une grande manifestation sur les plaines d’Abraham à Québec. Une répétition de la fameuse bataille qui a fait que la Nouvelle-France passe sous le joug anglophone. Tout le Québec  afflue vers la capitale nationale. Une foule immense et l’Armée canadienne tente d’encercler ces centaines de milliers d’hommes et de femmes. Le pire arrive bien sûr. Un homme se transforme en bombe et l’explosion fait des milliers de morts. Un carnage, un renversement de pouvoir à Ottawa, une paix qui s’installe. Québec devient enfin un état souverain qui pourra vivre des jours paisibles à côté d’un Canada qui accepte son indépendance.
Le sang coule et les morts se multiplient. Tout le monde peut tuer, même un célèbre animateur de télévision qui a eu le malheur de perdre sa fille lors de la manifestation sur les plaines d’Abraham, abattra l’ancien premier ministre canadien Jonathan Roof qui s’est réfugié à l’étranger.
Pourtant j’ai lu cette histoire d’horreur sans reprendre mon souffle. Jean-Michel David accroche le lecteur et ne le lâche pas. De courts chapitres et vous voilà sur le bout de votre chaise. Malgré les exagérations, il garde un contact avec la réalité. Le genre veut cela. Jamais je ne me suis ennuyé malgré les massacres qui se multiplient. Le Québec est indépendant mais à quel prix…

«Voir Québec et mourir» de Jean-Michel David est paru aux Éditions Hurtubise.