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jeudi 27 mars 2025

DIANE GRAVEL SURPREND DANS CE RECUEIL

DIANE GRAVEL nous offre un recueil de nouvelles particulier avec Aux absents les os. Dix-neuf textes qui nous font entrer dans une famille sur trois générations. Des grands-parents d’abord au début du siècle dernier qui sont évoqués et tous les frères et sœurs qui se retrouvent pour le décès de Madeleine, qui a eu huit enfants. Une mort soudaine, dans la soixantaine, d’un cancer foudroyant comme cela arrive de plus en plus souvent. Oui, des histoires de fratrie, des portraits fragmentés où les points de vue convergent et donnent un angle particulier aux péripéties qui ont marqué ce clan à travers la périlleuse aventure de la vie. Assez pour dévoiler les affinités et les conflits qui surgissent dans une famille ou des événements qui traumatisent un peu tout le monde. Tout cela et bien plus encore dans la deuxième publication de cette écrivaine originaire de Chicoutimi. 

 

Tout se mélange et se bouscule dans ces nouvelles pas tout à fait comme celles que j’ai l’habitude de lire. Parce qu’elles sont intimement imbriquées les unes aux autres et qu’un texte donne un éclairage à certains faits ou incidents. C’est un tout, avec chacune des histoires qui a sa raison d’être et qui permettent de mieux comprendre les liens et les conflits qui persistent dans cette famille. Un véritable tricot qui fait que tout tient ensemble. 

Madeleine était une originale qui avait ses secrets, des amours et une vie que même son mari n’a pas été capable de percer. Discrète cette Madeleine, volontaire et solide. Une femme qui savait où elle allait et surtout ce qu’elle ne voulait pas. Et comment échapper aux traumatismes qui marquent la lointaine enfance où l’on apprend la terrible tâche de devenir adulte en passant par l’étroit chemin de l’adolescence? Madeleine a vécu un drame dont elle ne peut parler et qu’elle a tenté de biffer de sa mémoire de toutes les manières possibles certainement.

 

«Difficile à suivre, ma mère. Dans l’étendue de ses idées avant-gardistes comme dans ses chantiers à bras d’homme sur la ferme. Dans l’expression de son originalité comme dans le rayonnement de son engagement social. Son autorité naturelle avait imposé le respect. Elle était venue à bout de toutes ses entreprises. Sauf celle qu’elle avait envisagée pour moi. Je lui avais opposé la résistance d’une enfant rebelle, l’insoumission d’une adolescente incontrôlable. Féministe parmi les femmes soumises de son époque, elle avait néanmoins pu être dure avec sa fille. Personne ne savait qui des deux provoquait l’autre.» (p.10)

 

Les familles nombreuses sont à l’origine de bien des écrits marquants de notre littérature et ont souvent été à l’origine de terribles conflits. Je pense à Jean-Philippe Pleau maintenant, qui doit se défendre devant les tribunaux pour «outrage à ses proches». Pourtant, son récit Rue Duplessis ne fait que raconter son enfance et les liens qu’il avait avec ses parents et son parcours. Ce n’est pas non plus s’en rappeler les démêlés de Gabrielle Roy avec sa sœur Adèle, qui a tenté de discréditer l’œuvre de Gabrielle de toutes les manières possibles. 

Des querelles, des bouderies de filles qu’on finit par comprendre. Par exemple, Laure, qui refuse d’assister aux funérailles tout en demeurant dans les environs comme si elle ne pouvait s’empêcher de graviter autour de sa mère. Des différends, bien sûr, des silences, de l’inceste, des accusations, des amours, un suicide qu’il fallait vivre dans le plus grand des secrets parce que la parenté et la société n’auraient jamais permis qu’on discute de ces événements sans filtres. Des originaux et des déviants, un grand-père un peu borné qui a traumatisé son fils à tout jamais en le dressant comme une bête. 

 

«Henri se souvient. Le grand-père paternel se prenait pour un chef de meute. Sa conception de la famille. D’ailleurs, il s’inspirait des comportements des animaux pour assurer l’éducation d’Henri. Son mâle alpha qu’il disait. Successeur désigné. Le vieux ne savait pas lire les âmes.» (p.38)

 

On trouve de tout dans une fratrie. Des débrouillards, des moins doués, des obsédés et des handicapés, des événements qui ont secoué tout le monde, des sujets tabous qui ont marqué Madeleine, et surtout sa petite sœur, qui avait de la difficulté à comprendre ce qu’elle voyait et entendait. 

C’était le cas dans ma famille où il y avait des histoires que personne n’évoquait ou n’osait mentionner dans les rencontres où les esprits s’échauffaient parfois quand on vidait un peu trop rapidement une bouteille. C’étaient des secrets, des gestes que tous taisaient, des propos interdits. Des silences qui concernaient les femmes surtout, des récits de violence ou d’inceste, de viols commis par les pères. Un mutisme qui protégeait toujours les agissements des hommes et leurs agressions. J’ai abordé ces sujets dans La mort d’Alexandre et surtout dans Les oiseaux de glace où je raconte, en laissant beaucoup d’espace à mon imaginaire, un moment de la vie de ma marraine qui a connu l’enfer pour ne pas dire autre chose avec l’un de mes oncles. 

 

TOURNANT

 

Des faits qui ont orienté la vie de Madeleine, sa façon d’aborder la vie et d’envisager le présent, de surmonter les difficultés qu’elle a dû affronter au jour le jour. Ses enfants ont été marqués par certains événements, bien sûr. On transmet ses traumatismes, ses peurs et ses angoisses à ses rejetons, qu’on le veuille ou non. Madeleine n’a jamais évoqué le drame de son adolescence et a fait en sorte que jamais rien ne paraisse. 

 

«Le nœud n’aurait pu se resserrer davantage que ce fameux soir-là. Comme toujours, Gisèle enviait, épiait, suivait sa sœur. Jusque dans la grange, où elle la surprit dans les bras d’un garçon et, quatre mois plus tard, en pleine fausse-couche. Quinze ans. Gisèle l’observa envelopper le fœtus mort-né dans une guenille, puis, tenant “la chose” d’une seule main, attraper de l’autre une pelle. La petite la suivit dehors à son insu. Dans le soir éclairé par la lune, la malheureuse cherchait, sans doute, un endroit pour ensevelir son fardeau. À force de tourner en rond, elle s’effondra, à genoux.» (p.51)

 

Ce recueil de nouvelles, caractérisé par l’entrelacement des frères et sœurs, des parents, brosse un portrait de famille unique qui nous plonge dans une époque, des conflits, des oppositions, des jalousies et parfois des vengeances qui peuvent ressurgir des décennies plus tard. Tout ce qui unit une tribu et la déchire, tout ce qui les éloigne les uns des autres, comme s’ils survivaient sur des planètes différentes. Tous incapable de rompre tout contact. 

 

ÉPOQUE

 

L’écrivaine dresse un portrait de toute une époque, celle du début du siècle dernier avec la colonisation en Abitibi et l’emprise du clergé sur la vie des femmes surtout. Il y avait aussi le monde politique qui ne brillait pas par sa clairvoyance et ses idées d’avant-garde. On le sait, l’église s’est longtemps opposée à la création d’un ministère de l’Éducation et à la scolarisation des enfants. On faisait alors l’éloge de l’ignorance et tout ce que l’on devait mémoriser était les questions et les réponses du catéchisme. Heureusement, il y a eu la Révolution tranquille qui a transformé le pays du Québec et permis la grande libération des femmes avec la contraception et la pensée féministe qui a contribué à rendre plus égalitaire notre société et le partage du travail. Madame Jeannette Bertrand en témoigne de façon éloquente en racontant sa vie et le siècle dernier avec son centenaire de naissance, qui est devenu un événement national.

 

MONDE

 

Madame Gravel décrit un monde sans pitié, dur, difficile, dans lequel on n’hésite pas à ostraciser ceux qui ne respectent pas les règles, ou ceux qui dévient des normes à suivre et de la morale. Madeleine a connu ce genre d’amour défendu. Tout comme Camille, qui a dû réfréner son attirance pour les femmes. Une société où il y avait des interdits qui ont étouffé bien des gens et refoulé des désirs qui se vivent maintenant au grand jour. 

Des maladies, des obsessions comme celle de Lévis, qui est fasciné par les os qu’il collectionne et assemble pour s’inventer des êtres fantasmagoriques. Une manie, une fixation qui m’a laissé sans mots. 

 

«Mais ce soir, il a tiré tous les rideaux. Il n’a pas supporté d’avoir à combler de terre la sépulture de sa mère. Le fils endeuillé, reclus, n’attend rien de personne. Jamais il ne l’abandonnerait là, toute seule, dans le froid et le noir. Il sait faire avec l’excavatrice pour retirer neige et terre, remonter le cercueil et arracher le couvercle. Suffit de visualiser la suite avec méthode, s’exécuter sur place sans trop réfléchir : emporter le corps dans son véhicule, remettre le cercueil en place, le recouvrir comme il se doit, quitter les lieux, entrer chez lui à l’abri des regards et déposer la dépouille au centre de sa chambre secrète.» (p.27)

 

Tout cela dans une même famille, à une époque où les gens étaient abandonnés à eux-mêmes et qu’ils devaient se débrouiller avec les moyens du bord comme on dit. Des personnes qui nous montrent, en dépit des prophètes de malheur et des nouveaux censeurs, que le Québec a effectué des pas de géant vers la modernité et la liberté de penser et d’agir, au point de se perdre dans un tourbillon et de ne plus savoir où chercher la vérité ni démêler le vrai du faux. Comme quoi chaque époque doit faire des choix et prendre de grandes décisions, ou encore accepter de ne rien faire comme nous le faisons depuis 1980 en ce qui concerne notre avenir politique. Un recueil solide, inquiétant par moments, très beau et surtout très généreux et sincère. C’est une formidable aventure de lecture, une plongée dans un monde qui nous rappelle d’où nous provenons et qui nous permet de voir le présent d’un autre œil, et peut-être même de mieux l’évaluer et de comprendre nos parcours. Tous au Québec, nous venons de loin. Surtout, une écriture vive, enlevante, qui vous garde en alerte. Quelle belle découverte que ces textes de Diane Gravel.

 

GRAVEL DIANE : Aux absents les os, Éditions Sémaphore, Montréal, 88 pages.

https://www.editionssemaphore.qc.ca/catalogue/aux-absents-les-os/

lundi 24 mars 2025

MARIE-SISSI LABRÈCHE NOUS ENVOÛTE

LA PUBLICATION d’un ouvrage de Marie-Sissi Labrèche est un événement. En tous les cas, ce n’est pas passé inaperçu. Une présence remarquée à Tout le monde en parle et à Tout peut arriver, sans compter ses escales à la radio. Toujours intense, fragile, particulière, imprévisible, cette écrivaine est fascinante et parvient souvent à nous déstabiliser. Une franchise qui étourdit et vous laisse sans mots. Disons qu’elle ne pouvait faire mieux pour lancer cet ouvrage en ces temps où les médias ne s’occupent plus tellement de la littérature. Je pourrais en rajouter, m’attardant sur le pourquoi et le comment de la question, mais j’aurais l’impression de radoter. Ça fait des années que je ressasse les mêmes propos. La plupart des écrivaines et des écrivains doivent se replier sur eux pour rendre leur travail visible sur les réseaux sociaux parce que personne n’apprendrait qu’ils viennent de publier. Disons que l’accueil réservé à l’auteure de «Borderline» était très chaleureux et enthousiaste. Assez pour que je me méfie. Devant tant d’éloges, je suis souvent déçu. Un titre étrange : Un roman au four avec en page couverture une illustration qui évoque l’époque où les femmes étaient confinées à la maison et aux tâches ménagères. Elles étaient alors la reine du foyer, souveraine de rien et servante d’un peu tout le monde. 

 

Je connais Marie-Sissi Labrèche pour avoir lu tout ce qu’elle a publié. Des récits toujours étonnants qui viennent vous chercher et vous emporter dans un univers où nous perdons nos balises et nos références. J’ai également visionné le film que l’on a fait de son premier ouvrage où l’on suivait les agissements désespérés d’une jeune femme pour attirer l’attention de son professeur et surtout avoir de l’affection et de l’amour. 

Une frénésie tragique et bouleversante. 

Le monde de cette écrivaine qui pratique l’autofiction est tout à fait singulier. Une prose où le «je» est au centre de tout. Un vrai «je» et le lecteur que je suis et tous les autres qui la lisent n’en doutent jamais. Il n’est pas question d’une fable, mais de sa vie, de ses problèmes, de ses ruminations et de ses dérapages. Elle se livre dans toute sa fragilité et raconte un lourd héritage de maladie mentale et de dysfonctionnement. Une très grande nervosité (il suffit de la voir à la télévision ou de l’entendre à la radio) qui peut lui faire prendre bien des chemins de travers. 

L’auteure a une façon de dire qui demande une audace et une franchise que peu d’écrivains maîtrisent. Plus, je crois que Marie-Sissi Labrèche n’arrive pas à faire autrement. Elle ne peut que se tourner vers soi, du moins dans ses romans et ses ouvrages personnels. Elle a travaillé sur des scénarios et dans les médias et peut s’adapter à une phrase plus formatée. Parce qu’en littérature, il est difficile de tricher ou de se montrer autre que celui ou celle qu’on est dans la vie. Le concret ou son état mental et physique finissent toujours par remonter à la surface. Une façon d’écrire qui demande beaucoup d’audace, une sincérité à toute épreuve et une franchise qui ne fait jamais de compromis. Je ne serais pas capable d’en faire autant dans mes histoires, même si je peux aller assez loin dans cette direction. Je m’appuie d’abord sur de vrais lieux et les «aventures» de certains de mes proches dans mes romans. Ce que je nomme le «réel inventé». Tout vient de certains moments de ma vie, d’amis, de connaissances et je ne quitte à peu près jamais mon milieu d’enfance, mon village de La Doré qui me suit partout, dans mes fables les plus hardies, comme Le voyage d’Ulysse et dans mes chroniques. Je m’appuie sur ce vécu et de vrais personnages pour plonger dans ce qu’ils auraient pu devenir s’ils étaient allés au bout de leurs obsessions et de leur folie. C’est peut-être un genre d’autofiction maquillée, je ne sais trop. 

 

TOURNANT

 

Marie-Sissi Labrèche effectue un virage important dans Un roman au four en affranchissant sa prose pour laisser toute la place aux tourbillons de sa pensée. Elle court sans se plier aux codes, aux arrêts et à la ponctuation qui nous gardent sur le chemin, dans les limites de vitesse, enfin, tout ce qui permet de circuler sans mettre la vie des autres en danger. L’auteure s’en tient à l’expression, aux phrases qui rejettent à peu près tous les carcans pour suivre les poussées de l’esprit qui ne va jamais en ligne droite. Une écriture ou une parole qui perd de sa linéarité pour bondir dans toutes les directions. Ça m’a fait penser à une bête qu’on relâche et qui ne peut résister au bonheur de sauter et de gambader en redécouvrant les joies du mouvement et l’espace au printemps. 

Marie-Sissi Labrèche n’est pas la seule à avoir tenté cette aventure. Marie-Claire Blais a osé aussi se priver de la ponctuation dans sa fabuleuse saga qu’est Soifs. Si madame Blais réussissait à élever des murs autour de nous par sa manière d’aller d’un personnage à un autre, en suivant la dérive des continents, Marie-Sissi Labrèche nous libère et nous plonge au cœur d’un réacteur de particules où tout est tout. Et étonnamment, je me suis senti à l’aise dans cette prose et dans cette manière de secouer la réalité. Une écriture qui colle au mouvement de la pensée et qui s’aventure autant dans le passé que dans le présent, qui ne renonce pas non plus à se risquer dans un certain futur pour imaginer ce que pourrait devenir sa vie. 

 

«j’entends par là des phrases qui se tiennent par la main sans rupture, du moins c’est comme ça que je l’interprète mais peut-être que ce n’est pas du tout ce qu’elle voulait dire, Duras, elle était tellement à fond dans son art qu’il lui arrivait d’avoir peur de ne plus être capable de faire la différence entre la réalité et la fiction et que l’écriture finisse par la dévorer, un monstre d’intensité que je dis, paraît que lorsqu’on l’invitait à souper, elle n’apportait ni vin ni fleurs pour l’hôte, sa présence était déjà un cadeau en soi disait-elle, putain qu’elle avait confiance en elle, qu’est-ce que j’aimerais avoir une petite parcelle de ça» (p.17)

 

Bien certain qu’il y a des virgules, il faut bien respirer de temps en temps. Et c’est comme ça d’un bout à l’autre des 150 pages. 

J’ai eu l’impression souvent de me retrouver dans un parc d’amusement ou d’une fête foraine avec une grande roue qui tourne en entraînant des feux d’artifice. Une folie lumineuse qui éclate en centaines de tourbillons qui étourdissent et éblouissent.

 

SPIRALES

 

Marie-Sissi Labrèche tente de suivre les spirales des mots qui se bousculent dans sa tête. Tout se heurte et se mélange. Le fameux poulet qu’il faudrait badigeonner et mettre au four, la litière du chat, les vêtements à laver, l’école et sa fille, qui subit le harcèlement de certaines collègues, un projet de roman, des lectures, les voisins, la monotonie de la banlieue qu’elle déteste et son rêve de retourner en ville, au cœur de Montréal, où elle a passé son enfance. Son mari obsédé par son travail et encore une tâche à faire et ce poulet qui va finir par se gâter sur le comptoir. 

C’est fascinant, vif, collé à la vie, au présent. Je me suis laissé emporter par le tourbillon de la pensée de Marie-Sissi Labrèche n’arrivant plus à lâcher ce roman qui vous happe. Ça vient vous chercher dans ce qu’il y a de plus vrai et de plus important. Être entièrement dans l’instant qui vous attire et vous éloigne de ce que vous êtes et de ce que vous voulez être. 

 

«j’ai la littérature qui fait mal, je ne cours pas après les sujets c’est eux qui me sautent dessus m’attrapent à la gorge et m’obligent à écrire sur eux, à la première émission de télé où je suis passée il y a longtemps, l’animateur m’avait demandé si je provoquais les choses pour les écrire à cause de l’autofiction, Hey là, je me suis pas provoqué mon enfance de coquerelle pour l’écrire, avais-je répondu mais avec plus de tact, plus de douceur, de toute façon, je ne sais pas être bête, puis Wajdi Mouawad avait pris mon parti, toujours prêt à défendre la veuve et l’assassin, il l’avait fait avec intelligence et brio, je l’aurais frenché» (p.74)

 

C’est tout ça, et bien plus encore. Voilà une plongée au cœur du quotidien avec tout ce que cela comporte, avec toutes les étendues et les fenêtres qui s’ouvrent et se referment, tous les rêves, les frustrations, les obligations et le désir de mettre des mots sur sa vie et son existence. C’est captivant et affolant. Une écriture qui vous prend dans toutes ses dimensions, ses sauts et ses tourbillons. C’est comme s’il y avait cent sujets qui se bousculent sur la même page et qui vous refoulent dans un trou noir. Impossible d’y échapper. 

Marie-Sissi Labrèche prend possession de votre esprit et inutile de résister. C’est fort, émouvant, terrible, difficile à résumer. La vie dans tous ses élans et ses soubresauts. Une sorte d’exploit et de marathon où on laisse toutes ses énergies et ses frustrations sur le carreau, où on se roule dans le vivant, la poussière et la lumière. Un roman intense et une expérience de lecture assez fabuleuse.

 

LABRÈCHE MARIE-SISSI : Un roman au four, Éditions Leméac, Montréal, 162 pages.

https://lemeac.com/livres/un-roman-au-four/