Nombre total de pages vues

samedi 19 août 2006

Clara Ness évite les leurres du succès

Une véritable salve d'applaudissements pour Clara Ness en 2005, lors de la parution de «Ainsi font-elles toutes». Chantal Jolis, à Radio-Canada, n’avait pas assez de mots pour décrire son enthousiasme. Et Dieu sait qu’elle ne manque pas de vocabulaire d’habitude.
Son premier roman était assez remarquable, il faut le dire. Un court récit qui décrit les amours obsédantes d’une jeune femme, une étudiante en médecine. Elle aime Paul et Ruiz tout en se payant une aventure avec Agnès. Il y a aussi les rencontres dans les bars qui surgissent comme des collisions.
Une quête frénétique de jouissance, des amours qui broient le corps et l’âme, brûlent la vie et poussent hors du temps. Une écriture forte, des petites phrases comme des fléchettes qui happent le lecteur. Particulièrement intelligent, halluciné et troublant.
J’ai relu ce premier ouvrage avant d’aborder «Genèse de l’oubli», le nouveau roman de Clara Ness. J’ai envie d’applaudir. L’écrivaine a quitté cet univers de sexualité pour s’attarder à un homme et une femme qui cherchent à rompre avec leur enfance. Il était à peu près certain qu’en faisant ce choix, les commentaires seraient négatifs. Elle a résisté. Bravo!

Ruptures

Hadrien vit à Québec avec Ariane. Il a fui la France, un père qui ne pensait qu’à sa carrière de comédien et terrorisait sa famille. Il a voulu la grande rupture, celle qui fait quitter un pays et se perdre dans l’anonymat de l’étranger.
«D’abord, partir. Ensuite, vivre. C’est tout. C’est une question de survie. Je ne peux pas t’expliquer. J’étouffe ici. Et là-bas, c’est plein de promesses. J’ai vingt ans, je ne connais rien de la vie. On ne voit rien en France. On ne sait rien. On est à l’abri de tout. Tout est mort. Paris est une ville finie.» (p.54)
Ariane, une Québécoise, n’a fait que glisser d’un quartier à un autre dans sa tentative de fuite. Elle s’est éloignée de Sainte-Foy et de ses parents qui s’effacent dans cette banlieue en n’imaginant que leur confort un peu fade.
«Elle avait grandi dans ce que l’Amérique avait inventé de plus laid, de plus médiocre, de plus odieux, l’endroit du plus mauvais goût de la terre, le plus violent et le plus morbide : la banlieue. Mais elle savait bien qu’elle irait, enfant modèle tout droit sortie de la comtesse de Ségur, qu’elle retournerait demain dans sa famille enchantée qui habitait cette banlieue confortable et sûre.» (p.105)
Le père d’Hadrien meurt et il arrive ce qui doit arriver. Même s’il s’était juré de ne jamais remettre les pieds en France, Hadrien répond à l’appel de sa mère. La famille, on ne l’oublie pas, surtout quand on devient père d’une fillette.
Quête de sens

Ariane et Hadrien cherchent une nouvelle identité après avoir été écrasés par leurs parents. Au volant de son taxi, il sillonne Québec comme s’il allait se surprendre au coin d’une rue. Ariane étudie au conservatoire pour devenir comédienne. Lui va d’un client à un autre, elle du drame au rire.
Beaucoup de symboles tissent ce texte. Le taxi toujours en maraude, la maison de massage qui permet à Ariane de retrouver la joie du toucher. Hadrien, sous les mains d’Ariane, prend conscience de son corps. Un univers de dérobades, de glissades, ce qui n’empêche pas le couple de trouver un certain équilibre.
«… Ils s’offrirent l’un à l’autre dans cette ville qu’ils connaissaient à peine, ils étaient jeunes, ils se réveillèrent dans la lumière oblique du matin, ils entendirent les camions de livraison qui déchargeaient leurs caisses de bières dans les bars avoisinants, enveloppés dans cette luminosité blanche de l’hiver, dans ces soleils amassés qui leur coulaient dans les veines. Vers midi ils reprirent le chemin de Québec, là où les eaux se rétrécissent.» (p.116)
Un roman bien fait et bien écrit. Clara Ness ne sera pas l’auteure d’un seul livre. Le lecteur découvre une écrivaine qui s’affirme avec bonheur.

«Genèse de l’oubli» de Clara Ness est publié chez XYZ Éditeur.

jeudi 17 août 2006

Gilles Archambault ou la voix envoûtante

J’ai un peu délaissé Gilles Archambault depuis quelques années même si j’aime la voix, le ton et le regard qui enrobent une œuvre impressionnante. Tout près de trente ouvrages depuis je ne sais plus quand. Il arrive de pécher par infidélité, même avec ceux que nous aimons le plus.
C’est un cliché que d’écrire que Gilles Archambault transporte une certaine mélancolie qui donne une teinte unique à ses écrits. Oui, il cultive le spleen comme d’autres soignent les orchidées. Il a un ton, un tonus, une ligne qu’il respecte d’une nouvelle à l’autre et qui en fait un écrivain irremplaçable.
«Je réponds n’importe quoi. Peut-être dis-je que je ne sais pas exactement comment je me débrouille. Si j’étais sincère, je dirais que chaque matin je recommence. Comme si le jour qui vient de naître devait apporter une félicité que je n’ai jamais connue. Je sais que pour moi, c’est impossible.» (p.61)

Nouvelles

«L’ombre légère» présente une vingtaine de nouvelles. Un genre dans lequel Archambault excelle. Peut-être le nouvelliste le plus méconnu du Québec, l’un des meilleurs certainement. Des textes brefs, une page souvent pour camper un personnage et faire connaître ces «frissons d’être» qui perturbent ses héros.
Toujours ce rythme et ce velouté qui lui est propre. Une manière de respirer ou d’être, un phrasé, je dirais. L’amoureux de jazz qu’est Gilles Archambault ne boudera certainement pas ce qualificatif. Je m’ennuie de sa voix à la radio, de ces nuits avec Lester Young qui nous menaient à l’aube, tout barbouillés de musique.
Ses personnages abordent la cinquantaine, ils pourraient avoir soixante ou soixante et dix ans. Ils ont connu l’amour et tout s’est effrité sans qu’ils en soient malheureux ou heureux. Ils vivent dans le flou depuis leur naissance. Ces solitaires vont sans bruit, portent cette langueur comme le manteau de Kafka. Du moins j’imagine que le grand Frantz ne sortait jamais sans un manteau long comme ses angoisses.

Question

Un matin, ils ressentent un pincement au cœur. Qu’ont-ils fait de leur vie? Où vont-ils… Où est passée celle qu’ils aimaient et l’enfant quand il y en avait un. Un court arrêt, un palier où il est possible peut-être de croire que tout va changer, qu’une flamme va réchauffer ce monde d’habitudes et de recommencements.
«Tout ce temps écoulé en pure perte. Il y a si longtemps qu’on ne me tient plus pour un enfant. J’ai été le fils de Paul. Ceux qui s’adressaient à moi sans porter attention aux mots qu’ils employaient, qui devaient être bien distraits, ceux-là ne sont plus de ce monde. Tous morts. Je ne suis plus à l’âge où l’on se demande sans trop d’insistance ce qu’on a fait de sa vie. On subit. À peine si on s’efforce d’en tirer le meilleur parti possible.» (p.138)
Au bout du chemin, la mort regarde ses ongles. Peut-être est-ce absurde, comment savoir... L’étincelle ne réchauffera pas la vieillesse qui se pointe. Les humains finissent comme ils ont vécu.
Naturellement, tout s’apaise. Sinon, ce ne serait pas du Gilles Archambault. Il ne peut y avoir que cette mélancolie qui enveloppe comme une petite laine. Les grandes secousses n’existent pas chez Archambault, juste une petite douleur, un battement raté du cœur qui fait craindre le pire.

Univers

On pourrait croire que les personnages d’Archambault cultivent l’indifférence, boivent de l’absinthe et se gavent de textes sombres et pessimistes. Même pas. Il y a la douce douleur de vivre, un fil qui entraîne imperceptiblement vers l’avant, le corps qui se fatigue et s’use. La vie est ce qu’elle est et sera ce qu’elle a toujours été. Gilles Archambault tisse sa toile comme une araignée patiente. Il est à peu près impossible de se défaire de l’un de ses livres sans l’avoir lu jusqu’à la dernière phrase.
Et quel prosateur! Une écriture sans aspérité, douce et ronde comme j’aime à le répéter. Jamais rien ne dépasse, toujours le ton juste, jamais une fausse note. Un bonheur pour les lecteurs qui aiment le travail de l’artisan consciencieux et la finesse.

«L’ombre légère» de Gilles Archambault est publié aux Éditions du Boréal.

mardi 15 août 2006

Gaétan Soucy se fait prestidigitateur

Gaétan Soucy nous a habitués à des univers où les repères s’évanouissent. Il aime déstabiliser. Ses mondes gardent toujours une certaine couleur, une belle familiarité pourtant. L’auteur de «La petite fille qui aimait trop les allumettes» aime déboussoler dans un décor familier.
«Music-hall», son roman baroque, touffu et allégorique, n’a cessé de me questionner depuis sa parution. Comme si l’auteur de «L’acquittement» avait perdu le rythme dans cet ouvrage ambitieux, abandonné son personnage et n’était plus arrivé à maîtriser le voyage. Il nous a habitués à tellement plus de tonus avec «La petite fille qui aimait trop les allumettes» ou «L’Immaculée Conception».

Cet écrivain, plutôt discret depuis, signe ici un court texte où il multiplie les bascules et fragmente le fil narratif. Dans «L’Angoisse du héron», Soucy s’attarde près de l’Acteur qui évoque cet oiseau énigmatique qui fige pendant des heures, disparaissant dans la végétation. Il y aussi l’Agité qui fonce vers les murs pour les pulvériser. Le mouvement et l’immobilisme se confrontant.
Description minutieuse de l’Artiste, bascules où le narrateur raconte son amitié avec un touche-à-tout qui s’est suicidé. On apprend plus loin que ce mort est l’auteur du premier récit. Pour finir, une fille s’impose et souhaite mieux connaître ce père qui a choisi de mettre fin à ses jours. Soucy multiplie les points de vue à la manière des peintres cubistes, fragmente la narration, prend un malin plaisir à défaire les références.

Virtuosité

Ce texte démontre une belle virtuosité, mais touche peu le lecteur que je suis. Soucy pousse continuellement sur des fausses pistes et le procédé devient mécanique, il faut le dire. «L’angoisse du héron» tourne à vide malgré l’habileté de l’auteur.
Une petite phrase cependant m’a heurté, assez pour s’y attarder. Est-ce une bravade ou une conviction du romancier? «Comme on aime les fictions et comme les niaiseries du roman sont encore promises à un long avenir!» Croit-il encore possible l’aventure romanesque? Cet écrivain unique a-t-il abdiqué?
Gaétan Soucy semble avoir perdu ses ancrages depuis son dernier roman incertain. Ses personnages, depuis «Music-hall», vont d’échec en échec, flirtent avec la mort, n’arrivent plus à survivre. Ils témoignent peut-être de l’angoisse de l’artiste devant le travail d’écriture. Peut-être aussi que ce romancier admirable se regarde un peu trop écrire.

«L’angoisse du héron» de Gaétan Soucy est paru aux Éditions Le Lézard amoureux.

lundi 14 août 2006

Mourir pour apprécier encore plus la vie

Il y a des textes que l’on abandonne avec un pincement au cœur. Quand cela arrive, je m’attarde à faire durer l’enchantement, à flâner sur la page couverture. Juste pour prolonger le bonheur, avoir la conscience de vivre un moment unique.
Jean-François Beauchemin, avec «La promesse de l’Aube» réussit à nous capter. Il rend amoureux de la vie. On se surprend à surveiller le mouvement de sa main, à aimer le contact des doigts sur le papier pendant la lecture. Comme si on effleurait une épaule ou un bras, comme si chaque mot du récit devenait une capsule de bonheur.
«Un jour, je suis mort. C’était vers le milieu de l’été, le ciel était d’un bleu immaculé.» (p.11)
Quelle façon de piquer la curiosité du lecteur! Qui peut raconter ainsi sa propre mort? La journée était trop belle pour mourir, il faut s’en souvenir.

Petite histoire

Beauchemin vit plutôt bien sa quarantaine quand la douleur le terrasse. Affolement! Pourtant, il garde une étonnante lucidité. Ce sont là ses derniers instants, il en est convaincu. La mort approche, s’impose. Il s’accroche avant de s’allonger pour une dernière fois. Comme s’il devenait témoin de sa plongée vers la fin.
«Je ne sais si j’ai rêvé ceci : à la fin, quand l’ambulance s’est immobilisée, j’ai demandé, juste avant d’entrer dans l’hôpital, qu’on me laisse pendant une minute observer le ciel. C’était le soir, l’air résonnait du chant entêtant des insectes. Là-bas, des enfants jouaient sur le trottoir. Les premières étoiles s’allumaient. La vie continuait, sans moi, me semblait-il déjà. Puis, on a poussé la civière jusqu’aux urgences, et je me suis aperçu que pas une fois je n’avais envisagé une suite à mes jours finissants, une vie après la vie, comme on dit.» (p.13) 
Il restera cinq mois à hôpital, le temps de ramener son corps du côté des vivants. Assez pour apprécier la présence de sa compagne Manon, les liens qui l’unissent à sa sœur et ses frères. Le récit nous entraîne dans ces éclats de conscience, ces absences où Beauchemin bascule dans des rêves et ses souvenirs. Et quand il remonte, il y a ces présences, presque toujours muettes, toujours essentielles.
Une vie l’attend. Un sourire lui montre la route du retour. Il soupèsera le long voyage de sa vie, regardera sa mère et son père, un homme peu loquace mais fort de sa générosité. Un arrêt aussi sur ce qu’il est comme écrivain et d’où surgissent ses histoires. Il rencontre encore la mort. Elle était là tout le temps à rôder, comme si ses écrits prévoyaient cette glissade aux frontières de la vie. Une écriture prémonitoire, dit-on.
Il ne sera plus le même après une telle expérience.
«Lorsque je suis sorti de l’hôpital, j’ai senti cela très fort. C’est un autre moi qui rentrait à la maison.» (p.72)
Plus conscient de l’amour de ses proches qui l’ont accompagné tout au long de cet incroyable retour, il savoure chaque seconde.
Un récit touchant, beau de chaleur et de tendresse, de joie et de bonheur. Une sonate qui fait aimer la vie.

«La Fabrication de l’aube» de Jean-François Beauchemin est paru aux Éditions Québec Amérique.

La vie se construit par les images et le cinéma

Réjane Bougé a grandi devant des bouts de films raboutés par son père. Le cinéma a imbibé son enfance et ces images lui ont tout appris en imprégnant le territoire qui a été le sien. Son père prenait plaisir à capter ici et là des images lors des fêtes familiales et des rencontres avec les amis. Il pouvait aussi s’attarder à des scènes dans les rues de  Montréal. Ensuite, il s’acharnait à faire des montages en se montrant plutôt impatient. Les images prenaient une vie propre et résistaient. La petite Réjane s’est rapidement vue «dans un film» tout en vivant sa vie de fillette qui s’affole facilement devant le monde. À croire que la vie réelle et la vie sur l’écran est la même.
Une passion pour le cinéma héritée de sa tante Réjane, sa marraine. Toutes les deux regardaient «les belles vues» qu’elles pouvaient dénicher à la télévision. Des images, des scènes qui deviendront des références et soulèveront une foule de questions dans la tête de la petite fille.
«Mon amour du cinéma, je le dois surtout à cette Réjane dont le rêve aurait été d’incarner une tragédienne de la trempe de Sarah Bernhardt et qui, en compensation pour ce destin contrarié, gobait un film par jour. En tant que femme au foyer, maîtresse de ses horaires, il s’agissait pour elle, la plupart du temps, d’une activité de fin de soirée.» (p.60)

Parents

Des parents qui vivent ensemble sans vraiment l’être. Une jambe grugée par la gangrène pour son père et une mère qui a perdu un sein. Une mutilation des corps qui hante la fillette. L’organisme reste-t-il entier? Le corps peut-il se défaire?
«Puis je pensai à la jambe qui se bringuebalait dans le coffre et qu’on enroulait dans une couverture de laine comme si elle avait froid et je compris qu’il se vengeait pour ce gros morceau qu’on lui avait tranché. Ne pouvais-je, en retour, lui sacrifier ce petit bout de moi-même? À partir de ce jour, j’eus peur de l’étendue de ses représailles. Devrais-je toujours payer pour son amputation? En ce sens, je crois que sa mort m’a soulagée. (p.48)
Le monde qui se constitue par l’œil, les regards qui se recoupent, s’interpellent et deviennent des sémaphores en passant d’un film à l’autre. Une vie en porte-à-faux, des sourires de comédiens et de comédiennes qui ramènent vers soi. Comme si les films finissaient par devenir des miroirs où Réjane Bougé se scrute et s’analyse.
Elle isole des scènes, étudie des plans de caméra, scrute le jeu des comédiennes, examine la figure de ses idoles, leur manière de lancer une réplique peu importe le rôle qu’elles incarnent. Elle analyse Isabelle Huppert d’un film à l’autre, comparant les plis de ses lèvres, décortiquant son «jeu», comme si l’actrice, pendant toute sa carrière, n’avait incarné qu’un même rôle.
«Ainsi, avant même d’articuler une parole, Isabelle émet une sorte de ouais frondeur qui met tout son corps en retrait et la confirme dans cette position d’observatrice privilégiée.» (p.97)
Réjane Bougé explore Montréal tout en courant les nouveautés, fait revivre des cinémas démolis, nous entraîne à Paris et en Italie où elle séjourne quand sa peur des voyages s'émousse. Elle plonge dans des mondes étranges, revient quadriller son enfance, sa vie de jeune femme qui découvre la passion, la sexualité et l’érotisme par des scènes plus ou moins implicites.

Franchise

Réjane Bougé ne cache rien de ses traumatismes, ses névroses et raconte tout avec une franchise désarmante. Un petit bout de phrase, une évocation, un mot et le lecteur fige.
Des moments émouvants avec sa mère aux soins palliatifs. La dernière scène approche et la fille surveille la peur qui habite cette femme qu’elle regarde en étrangère. Le moment où le mot fin est presque sur l’écran. Elle surveille et c’est sa peur qui la regarde. Plus tard, par le détour de certains films, des documentaires, elle parvient encore à échapper à cette hantise.
Une écriture sobre, sans fioriture qui va à l’essentiel, une franchise que l’on rencontre rarement dans un récit. Un découpage qui ne laisse rien de superflus et qui montre la vie, à l’enfance et aux grandes obsessions existentielles. À ce métier d’écrivaine qui leste la vie et la rend possible.
Un véritable périple dans l’œuvre de Bergman, Bunuel, Cronenberg, Rossellini, Chabrol et Alain Cavalier, le réalisateur de «Thérèse». De Diane Létourneau aussi, la réalisatrice de l’admirable «Servantes du bon Dieu» qu’elle décortique avec les prudences d’un orfèvre. Un documentaire qui est sombré dans l’oubli.
Un livre inspirant, intelligent, qui donne le goût de revoir des dizaines de films qui ont marqué notre parcours. Et, peut-être, le film de sa vie, celui où l’on se retrouve à la fois comédien, réalisateur et scénariste. Le seul documentaire que nous ne pourrons quitter avant la toute fin du générique.

«Je ne me lève jamais avant la fin du générique» de Réjane Bougé est paru aux Éditions Québec Amérique.