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vendredi 14 juin 2024

LE LONG CHEMIN DE LÉA CLERMONT-DION

QUÉBEC, l’été 2008. Léa Clermont-Dion est encore étudiante et travaille pendant les vacances à l’Institut du Nouveau Monde. Elle est l’assistante de Michel Venne, le directeur de l’organisme. Lors d’un déplacement en taxi, il franchit une frontière. «Sans crier gare, le patron glisse furtivement sa main entre mes cuisses, près des parties intimes, du vagin. Il la retire aussi vite. Je me fige. Lui ne manifeste pas d’émotion.» Et dans les jours suivants, il récidive. «Il te murmure : “ça va rester entre nous.” Il glisse sa main dans ton pantalon. Tente de te doigter. Tu veux t’évanouir. Disparaître.» Ces deux agressions de la part de son mentor, un homme qu’elle respectait, hante la jeune femme. Neuf ans après les événements, elle porte plainte. Nous sommes en 2017.

 

Le juge Stéphane Poulin rendra sa sentence en 2021. Michel Venne est reconnu coupable. Léa Clermont-Dion aura eu le temps d’avoir deux enfants pendant cette période tourmentée, de compléter son doctorat et de réaliser plusieurs documentaires. Une saga qui a de quoi décourager toutes celles qui poursuivent leur agresseur.

Treize ans avant que justice ne soit faite. 

Le récit de madame Clermont-Dion raconte cet interminable processus, ce dédale sans fin qui attend toutes celles qui portent plainte. Surtout, elle nous permet de vivre tout ce qui se passe dans la tête d’une victime avant qu’elle ne décide de dénoncer son assaillant. 

Ce n’est pas tout. 

Après sa déposition devant un policier, elle se demandera souvent pourquoi elle s’est embarquée dans une telle histoire, surtout pendant le procès qui s’avère une période particulièrement difficile pour celle qui se retrouve face à un homme qu’elle veut rayer de sa vie. 

Être agressée, c’est perdre pied et voir son monde et ses rêves vaciller. Des espoirs s’écroulent, sa certitude en soi en prend un coup et plus rien ne peut être pareil. Pourquoi elle? Qu’a-t-elle fait pour ça? Cent questions tournent sans arrêt dans sa tête. Elle ne se reconnaît plus. La gêne d’abord, les hésitations, la perte de confiance en soi et le sentiment de culpabilité qui ne la quitte plus. L’impression d’être souillée et de ne pouvoir remonter à la surface pour respirer et se sentir libre dans son âme et son corps. Il y a surtout le rêve que la vie est une grande et formidable aventure qui s’écroule.

 

«Désillusionnée et minée par la honte, j’ai cessé de croire que les hommes de pouvoir étaient nécessairement des personnes intègres. Pendant ma première année de cégep, j’ai consommé de la psilocybine, substance connue sous le nom de champignon magique, de la salvia, une drogue hallucinogène, de la marijuana, des litres de bière. Pour oublier. Je me trouvais laide et dégoûtante. On ne peut jamais prédire les répercussions des violences sexuelles.» (p.11)

 

Léa Clermont-Dion ne se contente pas de raconter son histoire. Il y a des gestes, des moments pénibles, mais il y a aussi toutes celles qui sont dans sa situation, le combat des autres femmes qui ont subi des agressions beaucoup plus brutales et traumatisantes, des procédures où des classes sociales s’affrontent, des tractations où les harceleurs fortunés deviennent les victimes. C’est à faire dresser les cheveux sur la tête. Léa Clermont-Dion raconte l’histoire incroyable de Nafissatou Diallo, une femme de chambre new-yorkaise, violée par le tout puissant et richissime Dominique Strauss-Kahn.

 

«Les blessures observées sur son corps et ses organes génitaux ont été causées par un viol», affirme le rapport médical de l’hôpital St Luke’s Roosevelt où elle a été examinée par des médecins après les événements. Elle deviendra pourtant la coupable à cause de son passé et de certains moments de sa vie. On la traite de prostituée et des gens la suivent dans les rues de la ville jusqu’à la porte de son appartement en vociférant et en l’invectivant. Il y a aussi du racisme larvé dans cette histoire. La femme noire qui s’en prend à un leader blanc. De victime, elle est la criminelle et la cause de tous les maux. 

Qui peut oublier l’affaire Gilbert Rozon qui tourne à la bouffonnerie lors de son procès. Il faut avoir un front de bœuf pour inventer le scénario que le grand patron de l’humour québécois a raconté devant la juge Mélanie Hébert.

 

LUTTE

 

Madame Clermont-Dion dresse un portrait fort juste de la société et de notre époque, du mouvement Me Too et des combats qui se multiplient pour dénoncer ce genre d’agression et pour que l’on «civilise» les enquêtes et les procès. Les victimes ne doivent jamais devenir les accusées lors des comparutions, l’occasion de fouiller dans leur vie avant de tout étaler sur la place publique. Je pense aux femmes autochtones qui ont disparu sans laisser de traces dans la plus terrible des indifférences. Malgré des reportages percutants à la télévision de Radio-Canada, rien n’a bougé. 

Un racisme larvé.

Léa Clermont-Dion s’attarde aux combats et aux luttes des féministes qui cherchent le respect et réclament une véritable égalité entre les hommes et les femmes. Ce récit dépasse largement son cas et son histoire pour déboucher sur un fait de société troublant et inquiétant. C’est une mise en garde pour celles qui hésitent à porter plainte et à dénoncer leurs agresseurs. L’écrivaine fait la lumière aussi sur un parcours que beaucoup de femmes n’osent pas emprunter. Porter plainte peut devenir une sorte de guide pour celles qui se retrouvent dans cette situation intenable.

 

PROCESSUS

 

Madame Clermont-Dion a eu la chance de croiser des enquêteurs exemplaires et exceptionnels qui l’ont suivie lors des procédures avec attention et compassion, lui permettant certainement de surmonter ses périodes d’abattement et de découragement. Ils étaient toujours là pour la soutenir et la conseiller. Oui, Léa Clermont-Dion, tout au long de cette décennie, s’est demandé souvent pourquoi elle s’était embarquée dans cette galère. Malgré la bienveillance de tous ceux et celles qui l’entouraient, ce ne fut jamais une partie de plaisir pour la jeune femme. Une épreuve, un véritable calvaire où elle a l’impression d’être jugée dans son corps et son âme.

 

«La séance est levée. Nous en sommes au deuxième jour, et la défense n’a toujours pas abordé l’agression sexuelle. J’appelle mon amoureux pour lui annoncer que je ne reviendrai pas à la maison ce soir comme prévu. Je me trouve nulle. Je n’arrive pas à surmonter ma détresse. Me voilà devenue l’accusée. On me reproche de la malveillance. Pourquoi m’être embarquée dans une épreuve aussi inhumaine?» (p.142)

 

Léa Clermont-Dion raconte également des moments troublants, ses rencontres avec Lise Payette, une idole qu’elle admirait plus que tout, son rôle peu reluisant dans cette affaire. L’ancienne ministre dans le gouvernement de René Lévesque tente de faire taire la jeune femme pour protéger son ami qui se voit à la direction du journal Le Devoir. Une démarche tout à fait étonnante de la part de cette féministe qui a toujours défendu les femmes et proclamé haut et fort que les agresseurs devaient être dénoncés et répondre de leurs gestes. Les idoles prennent parfois des débarques terribles. Surtout, madame Payette était une icône pour Léa Clermont-Dion. 

 

ÉCLAIRAGE

 

Un récit fort pertinent qui démontre encore une fois qu’une femme qui porte plainte contre un homme pour agression sexuelle doit être forte et bien entourée pour traverser ce tunnel interminable marqué par toutes les embûches possibles. Parce que la victime passe par toutes les émotions et elle ne parvient au bout de sa démarche qu’avec l’aide de proches aimant et solide. 

Une guerre de tranchées. 

Léa Clermont-Dion a entendu la sentence, la condamnation de son ancien patron, mais j’imagine l’état d’esprit de celles qui ne sont pas crues et qui voient leurs accusations rejetées. Comme si elles étaient des menteuses et des manipulatrices.

L’appareil judiciaire est une lourde machine qui peut briser les individus les plus résistants. Je comprends tellement que devant ce mur et ce parcours interminable, des femmes décident de se taire et de baisser la tête. Il leur faut alors tenter de respirer avec une blessure qui va les suivre toute leur vie et les forcer peut-être à consulter et à aller en thérapie pendant que les agresseurs en mènent large. 

Porter plainte, un récit fort bien documenté, apporte un éclairage percutant sur la situation d’une jeune femme qui accuse une figure connue et admirée dans la société. Il y a aussi tous les méandres et les démarches qu’elle devra entreprendre avant d’entendre la sentence sonner comme une libération. 

Léa Clermont-Dion a eu la chance d’avoir un verdict favorable où le juge Stéphane Poulin a cru sa version des faits. Michel Venne a été condamné. Ce n’est pas le cas de toutes les femmes qui portent plainte, on le sait. Je pense encore une fois à celle qui a accusé Gilbert Rozon et qui est devenue celle qui l’aurait agressé. Une situation tordue, digne des plus mauvais vaudevilles.

Ce récit choque, révolte même si le combat de Léa Clermont-Dion s’est fait dans des conditions idéales. Soutien des enquêteurs et du procureur, appui indéfectible de ses proches et de sa mère surtout. Ce ne sont pas toutes les femmes qui ont cette chance. Plusieurs se retrouvent bien seules devant une machine qui risque de les broyer et qui leur donne l’impression de retourner à l’époque de l’inquisition. Madame Nafissatou Diallo, cette femme de chambre new-yorkaise, violée par un Tout-Puissant de la finance, est de celle-là.

 

LÉA CLERMONT-DION : Porter plainte, Éditions Le cheval d’août, Montréal, 224 pages.

https://lechevaldaout.com/parution/91-porter-plainte

mardi 17 janvier 2017

Les femmes ont toujours du mal à s'imposer

Marie-Hélène Poitras
QUE VIVENT LES FEMMES en 2017 ? Est-ce plus facile pour elles de s’imposer dans un Québec où les élus affirment sur toutes les tribunes que l’égalité entre les hommes et les femmes est un principe sacré ? Marie-Hélène Poitras et Léa Clermont-Dion se sont penchées sur la question et ont rencontré plusieurs femmes qui ont bousculé les conventions et fait de leur vie une réussite. Constats : c’est plus difficile pour les femmes de faire leur chemin dans une société où les hommes imposent leur modèle. Une femme qui veut atteindre des postes de direction fait face à la discrimination et à des remarques sexistes et fort désobligeantes à un moment ou à un autre. Très difficile pour elles de prendre leur envol, même après cinquante ans de féminisme et de revendications.
Léa Clermont-Dion

L’événement a fait les manchettes à la parution de l’essai Les superbes de Marie-Hélène Poitras et Léa Clermont-Dion. Un individu, sur Facebook, a évoqué Polytechnique et Marc Lépine pour exprimer son désaccord avec les propos tenus par les participantes à cette enquête. Je n’en croyais pas mes oreilles. 
Nous en sommes là en 2017.
Les Superbes met le doigt sur une réalité que l’on refuse souvent de voir. Nous nous complaisons à répéter que l’égalité entre les hommes et les femmes est un acquis en ce Québec de toutes les lamentations ; que les femmes n’ont qu’à vouloir pour s’imposer dans les différentes sphères du travail. Les auteures ont rencontré des battantes qui ont fait leur chemin ou qui occupent des postes importants pour leur demander si elles avaient la certitude d’avoir eu les mêmes chances que les hommes dans leur vie active et leur carrière.
Elles ont écouté Pauline Marois, Cœur de pirate, Fabienne Larouche, Sonia Lebel, Mariloup Wolfe, Louise Arbour, Francine Pelletier, Marie-Mai et quelques autres. Des modèles pour beaucoup de jeunes filles et des exceptions dans notre monde de défis et de réussites.
Toutes ont dû jouer du coude pour faire leur place dans un monde conçu et pensé par les hommes ; toutes ont dû s’imposer et travailler plus que leurs collègues masculins pour arriver là où elles sont. Elles ont dû demeurer imperturbables devant des propos sexistes, des plaisanteries déplacées quand ce n’étaient pas des sarcasmes et le harcèlement.

CONSTAT

Mes lectures, depuis le début de l’année 2017, me font mieux connaître des femmes qui ont marqué leur époque et qui ont vécu en échappant aux normes et aux diktats de la société des hommes. Suzanne Meloche, du groupe des Automatistes qui a refusé de signer Le Refus global, Marcelle Ferron, peintre, qui a su faire son chemin dans le monde des arts.
Marie-Hélène Poitras, écrivaine, a fait sa marque dans la société. Elle aussi aura été la cible de mâles vindicatifs. Sa camarade Léa Clermont-Dion s’intéresse à la situation des femmes et termine un doctorat en sociologie. Elle a reçu des insultes. Des propos à peine imaginables sur les réseaux sociaux où les femmes qui s’affirment et ont du succès sur la scène littéraire ou artistique deviennent particulièrement vulnérables.

La peur qu’on me fasse taire, je l’ai déjà vécue. Comme toi, je venais de passer à Tout le monde en parle pour discuter de mon documentaire Beauté fatale. J’ai dû recevoir par la suite la visite d’un policier parce que je voulais porter plainte en réaction aux menaces de viol et de mort, et aux incitations au suicide que j’avais reçues sur le Web. Je me suis retrouvée seule devant le représentant de la violence légitime détenue par l’État. Ce fut une expérience pénible. Cet abruti s’amusait de ma situation. Il a rigolé devant « mes petites angoisses », si bien que j’ai refoulé mon inquiétude. Et je l’ai fermée, ma gueule. (Lettre de Léa à Marie-Hélène) (p.22)

Que c’est troublant de constater que la situation n’évolue guère dans notre Québec qui se gargarise d’égalité, de liberté et d’ouverture d’esprit. Il existe toujours une forte résistance devant l’affirmation des femmes au travail, des manières de leur compliquer la vie et de retarder leur ascension vers des postes d’autorité. Il suffit de voir les métiers où les femmes travaillent en majorité pour se rendre compte de l’inégalité salariale par exemple. Quand on apprend qu’une femme qui occupe le poste de chef de cabinet pour un ministre du gouvernement du Québec gagne moins qu’un homme pour le même travail, on peut se questionner. Et il semble que le gouvernement Couillard n’a pas l’intention de changer les choses. Les partis d’opposition se sont faits bien discrets sur la question.

EXPÉRIENCE

En 1996, je publiais Le Réflexe d’Adam où je me questionnais sur les relations entre les hommes et les femmes, sur l’éducation que l’on imposait aux hommes dans leur apprentissage. C’était ma manière de réagir à Polytechnique, au geste de Marc Lépine. J’avais été choqué par la publication du Manifeste d’un salaud de Rock Côté. On a ignoré le livre ou on l’a ridiculisé. Chantal Joli à La bande des six a même affirmé que les femmes au Québec en avaient assez des hommes roses. J’osais écrire que le féminisme avait été bon pour moi et m’avait aidé à devenir un homme meilleur. Il ne restait plus qu’à pilonner mon livre. Ce fut fait.
Toutes les femmes savent qu’elles n’auront jamais les mêmes droits et les mêmes chances dans notre société. On préfère toujours « un gars » même s’il est moins compétent. Une femme qui réussit à se faufiler dans les boys clubs, doit en faire plus et souvent elles doivent devenir la pire ennemie de celles qui veulent s’affirmer.

Les savoirs ont été construits par des hommes. Les femmes ont été définies comme incapables d’activité intellectuelle, d’efforts soutenus, et comme des personnes menées par leurs organes de reproduction. C’est l’univers symbolique qui définit le féminin et le masculin, même si on a l’impression d’avoir fait beaucoup de chemin depuis quelques années. Ces représentations rendent illégitime l’activité intellectuelle des femmes. (Hélène Charron) (p.48)

Et que dire des propos d’un Donald Trump sur le physique d’Hilary Clinton dans une campagne électorale qui passera pour la plus honteuse de l’histoire des États-Unis ? Que penser du traitement de l’attentat qui visait Pauline Marois le soir de son élection en 2012 ? Les médias n’ont jamais parlé d’attentat, d’acte délibéré pour éliminer une femme qui prenait le pouvoir et qui n’était pas à sa place. Tout comme on a refusé de dire que Marc Lépine était un terroriste raciste et sexiste. On a parlé de maladie mentale, de fou pour atténuer la gravité des gestes.

MUR

Tout est plus difficile pour les femmes et les prédateurs possèdent une arme terrible maintenant avec les réseaux sociaux. Que penser d’un Gab Roy qui s’en est pris à Mariloup Wolfe d’une manière abjecte ? Toutes les filles ont subi ce genre d’attaques. Dire qu’il était au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean l’automne dernier et qu’on faisait la file pour aller le voir. Il a même eu droit à une page dans le journal régional.

« Ça m’a affectée, mais j’étais dans un tourbillon et j’avais autre chose en tête. C’est quand j’ai vu l’impact de cette lettre dans les réseaux sociaux et constaté les contrecoups médiatiques qui ont suivi sa publication que j’ai réalisé ce qui se passait. » En vingt-quatre heures, la page Facebook de Mariloup était passée de 500 à 50 000 fans. « Il a fallu que j’engage quelqu’un pour filtrer les messages haineux. Mes fans ne pouvaient pas les lire, mais moi, je voyais, en texte gris pâle, tous les messages envoyés par ceux de Gab Roy. » (p.171)

Toutes témoignent de propos et de messages qui gâchent leur quotidien et finissent par les déstabiliser.
Une femme est un objet sexuel avant tout dans notre monde. On a passé des années à parler des vêtements de Pauline Marois ou de l’allure d’Hilary Clinton. Je n’en reviens pas de la photo d’elle à la Une de L’actualité. On la présentait ridée et vieillissante. Qui se questionne sur les complets de Philippe Couillard ou de Denis Coderre ? De la beauté d'un Donald Trump ?

REGARD

Il est réjouissant de voir Marie-Hélène Poitras et Léa Clermont-Dion reprendre le flambeau et dénoncer cette inégalité qui existe encore et toujours entre les hommes et les femmes. Je n’avais pas imaginé que des individus pouvaient écrire des messages haineux parce qu’une écrivaine vient de remporter un prix littéraire ou encore qu’une comédienne connaît du succès.
C’est aberrant en 2017.
Et il y a des manières plus pernicieuses de les ignorer. L’article de Lori Saint-Martin sur la présence des œuvres écrites par des femmes dans la section livre du Devoir est pertinent. La réponse de Fabien Deglise est incroyable. Une belle manière de signifier à madame Saint-Martin que rien ne changera et qu’elle peut continuer à tenir sa comptabilité.
Une ségrégation insidieuse qui s’infiltre partout et qui fait en sorte que les femmes ne sont toujours pas des égales et n’ont pas les mêmes chances dans notre belle province.
Je ne peux que saluer le courage de Léa Clermont-Dion et Marie-Hélène Poitras. Pas facile de se lever pour témoigner d’une situation qui n’évolue guère. Vous êtes superbes. Malheureusement, on va vous ignorer comme on le fait toujours en continuant de répéter des clichés sans jamais regarder ce qui se vit dans la vraie vie pour reprendre le dernier titre de l’écrivaine Nicole Houde. Je vous salue bien bas et vous avez toute mon admiration.

LES SUPERBES de LÉA CLERMONT-DION et MARIE-HÉLÈNE POITRAS est publié CHEZ VLB ÉDITEUR.


PROCHAINE CHRONIQUE : LE PALAIS DE LA FATIGUE de MICHAEL DELISLE, paru chez BORÉAL ÉDITEUR.