Jean-Michel David et son éditeur Arnaud Foulon |
Nous sommes
en 2014, le premier ministre Georges Normandeau, lors du spectacle de la Fête
nationale sur les plaines d’Abraham, lance la tenue d’un troisième référendum portant
sur l’indépendance du Québec. Tout le monde est pris par surprise.
Tout semble être
prévu pourtant du côté d’Ottawa où l’on jongle avec différents scénarios.
Jonathan Roof, originaire de Magog mais détestant les Québécois, n’entend pas
céder. Peu importe les résultats, Ottawa dira non. Bien plus, il prépare une
invasion militaire.
Violence
Il suffira de
provoquer une certaine violence et Jonathan Roof est convaincu que les
Québécois reviendront au sein du Canada. Québec s’organise et mobilise toutes
les forces. Le dirigeant des services secrets, un certain Curtis Taylor, passe
du côté du Québec avec son bras droit Éric Martel. Les deux mènent une guerre,
n’hésitent jamais à éliminer ceux qui se mettent sur leur route. Le pire est à
prévoir avec Ottawa et Québec entend bien répliquer à toutes les agressions. Il
faut occuper les frontières, contrer les attaques de l’Armée canadienne,
protéger certains personnages.
La campagne
référendaire se déroule en passant d’une manifestation à une autre et le vote
tombe le 14 juillet. Les Québécois disent oui par une faible majorité. C’est
l’euphorie dans toutes les villes. Québec est un pays.
Ottawa met en
branle sa réplique terrifiante. Des mercenaires frappent un peu partout dans
les villes et c’est l’hécatombe. Des attentats, des tueries, des carnages dans
l’explosion d’établissements publiques.
Réplique
Taylor a eu
le temps, avec l’aide de plusieurs nationalistes, de s’entendre avec la mafia,
les motards et les petits trafiquants qui se transforment en armée de l’ombre qui
rend coup pour coup. Les soldats canadiens se déploient et sont éliminés en
grand nombre. Des attaques sanglantes, des victimes par centaines. Nous ne
sommes plus dans la dentelle. C’est presque la guerre civile. Le sang coule à
flots.
Éric Martel
et Curtis Taylor font rouler des têtes. Les agents exécutent les plus basses
missions avec une efficacité redoutable. Ils élimineront même le commandant de
l’Armée canadienne.
Une foule de
personnages défilent. Des histoires d’amour se nouent entre des militants. Des
journalistes suivent l’actualité, les politiciens à Ottawa comme à Québec ne
ferment plus l’œil. Les chefs de police ne savent plus ou donner de la tête et les
truands deviennent sympathiques même s’ils peuvent tuer sans sourciller. À
croire que chaque Québécois peut prendre les armes pour répliquer aux manœuvres
des militaires et à défendre son nouveau pays.
Le tout
culmine lors d’une grande manifestation sur les plaines d’Abraham à Québec. Une
répétition de la fameuse bataille qui a fait que la Nouvelle-France passe sous
le joug anglophone. Tout le Québec
afflue vers la capitale nationale. Une foule immense et l’Armée
canadienne tente d’encercler ces centaines de milliers d’hommes et de femmes.
Le pire arrive bien sûr. Un homme se transforme en bombe et l’explosion fait
des milliers de morts. Un carnage, un renversement de pouvoir à Ottawa, une
paix qui s’installe. Québec devient enfin un état souverain qui pourra vivre
des jours paisibles à côté d’un Canada qui accepte son indépendance.
Le sang coule
et les morts se multiplient. Tout le monde peut tuer, même un célèbre animateur
de télévision qui a eu le malheur de perdre sa fille lors de la manifestation
sur les plaines d’Abraham, abattra l’ancien premier ministre canadien Jonathan
Roof qui s’est réfugié à l’étranger.
Pourtant j’ai
lu cette histoire d’horreur sans reprendre mon souffle. Jean-Michel David accroche
le lecteur et ne le lâche pas. De courts chapitres et vous voilà sur le bout de
votre chaise. Malgré les exagérations, il garde un contact avec la réalité. Le
genre veut cela. Jamais je ne me suis ennuyé malgré les massacres qui se
multiplient. Le Québec est indépendant mais à quel prix…
«Voir Québec et mourir» de Jean-Michel David est paru
aux Éditions Hurtubise.
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