samedi 15 décembre 2007

Un inventaire qui manque de consistance

Comment dresser un bilan de sa vie, esquisser les moments inoubliables qui façonnent l’être que nous serons lors du dernier souffle?
Robert Laliberté préviligie trois temps pour dresser un court bilan, amorcer une réflexion peut-être. L’enfance au temps de la «Grande noirceur», quand tout était différent, tourné vers le passé. Un récit à la troisième personne du singulier pour marquer la frontière entre le présent et ce temps si près et si loin.
«Pourquoi faut-il toujours que les enfants soient élevés pour un monde qui ne sera plus celui de leur âge mûr? Depuis quand en va-t-il ainsi? Dans les sociétés d’autrefois, entre l’enfance et l’âge adulte, les choses ne devaient pas changer si vite. (Ceux qui prétendent que nous sommes entrés dans une ère posmoderne ne sauraient guère nous rassurer à ce sujet)». (p.11)
Des remarques intéressantes sur le métier d’enfant, ce petit être que l’on prépare mal à la vie adulte.

Autres étapes

Seconde étape: 1977. Le narrateur vit depuis quelques années dans un appartement, pratique le dessin pour oublier sa solitude. Il dresse, juste avant de prendre un grand virage qui le mènera au Mexique, un inventaire des objets qui s’accumulent sur l’appui de la fenêtre. Un dessin et aussi un lexique très précis des choses qui ont accompagné le jeune homme dans ses activités quotidiennes.
«un DÉCAPSULEUR, dont un bout pointu permet aussi de percer les boîtes de jus ou de sirop d’érable ;
une BOÎTE DE PETITES ALLUMETTES du Guatemala, illustrée d’un paysage, posée en angle p pour tenir coincée…
une PILE DE FEUILLES de papier à rouler ;
un STYLO-FEUTRE noir à pointe fine…»  (p.31)
Un an plus tard, le narrateur se retrouve en Provence, dans une communauté. Il rédige un lexique comparatif de certaines expressions. Rien d’original même si on veut apprendre une autre manière d’être quand on se retrouve en groupe, j’imagine. Le «je» s’impose dans ces deux derniers fragments, se rapprochant ainsi du présent du narrateur.
«Je me rappelle sa main fine et allongée caressant la couverture de fragments d’un discours amoureux, où figuraient justement une main d’homme et une main de femme, fines et allongées, comme c’est beau, disait-elle.» (p.43)
L’écriture perd ses aspérités. La phrase oublie les majuscules pour évoquer, peut-être, la vie en groupe. Comme des notes griffonnées dans un carnet de voyage.
«Inventaire de succession» paraît comme un projet bâclé. Un recensement où il manque un souffle qui emporte et rend à la vie... À quoi sert un tel exercice si on ne donne pas une seconde chance à ces moments du passé?

«Inventaire de succession» de Robert Laliberté est paru à L’Hexagone.

Jean-Claude Germain raconte son enfance

Jean-Claude Germain est connu d’à peu près tout le monde au Québec. Un personnage apprécié pour sa bonhomie, sa verve intarissable et ses dons de conteur.
Dans «Rue Fabre, centre de l’univers», l’homme de théâtre, le comédien, le journaliste et l’historien évoque l’enfance d’un garçon de dix ans qui a de bonnes oreilles et des yeux pour tout voir.
Le père a exploré tous les métiers imaginables, ayant «plusieurs vies» comme il dit. Un peu assagi, il gagne le pain de la famille en vendant des sucreries, sillonne l’île de Montréal dans son petit camion. Une occupation qui permet d’explorer les alentours de la grande ville pour courtiser une nouvelle clientèle. Une manière de plonger dans des territoires qui échappent à toutes les contraintes et attirent les excentriques.
Dans ces courts tableaux, le lecteur découvre des univers étonnants, des personnages fascinants, une grand-mère qui pourrait être le pendant féminin de Louis Cyr, un père qui a le don de la parole et qui retombe toujours sur ses pieds. Jean-Claude a de qui tenir.

Monde anarchique

Germain décrit, à grands traits un monde anarchique, retord et rebelle, malgré la présence des curés. Surtout dans le tableau qu’il esquisse de la Rive-Sud qui était, à l’origine, une véritable cour des miracles, un territoire qui attirait les têtes fortes qui souhaitaient échapper à toutes les contraintes et réinventer l’art de vivre peut-être.
«Le climat d’insouciance et de désinvolture qui régnait dans ces développements sauvages, où les habitations étaient perpétuellement en chantier et les rues, impraticables, n’a eu d’équivalent que la joyeuse pagaille du Far West ou la ruée vers l’or. Mon père avait connu la frénésie et la misère de l’Abitibi du boom et des culottes à Vautrin. Il était donc le « voyageur » tout désigné pour prospecter cette nouvelle colonisation et ouvrir la route du sud pour son bourgeois – les termes n’avaient pas changé depuis la traite des fourrures.» (p.107)
Jean-Claude Germain s’amuse et, derrière chaque phrase, on croit entendre son rire tonitruant.
«À lui tout seul il résume dans mon souvenir ce Québec marginal, sans pudeur et sans apprêts, qui attristait Pierre Vallières et faisait sourire le docteur Ferron. Pour ma part, j’ai toujours cherché à traduire son intarissable gouaille et son rire rabelaisien. Ou plutôt à lui rendre justice.» (p.159)
C’est sympathique même si, souvent, malgré son parti pris, on aurait aimé qu’il s’attarde auprès de certains personnages, qu’il prenne la peine de plonger dans une époque fascinante où tout était possible, même les éclats de rire.

«Rue Fabre, centre de l’univers, Historiettes de mon jeune âge» de Jean-Claude Germain est paru aux Éditions Hurtubise.

Violaine Forest fait vivre une expérience

«L’Adoration du Bourreau» nous entraîne dans un monde déroutant où le lecteur doit oublier ses références.
Nous voici dans l’univers de la suggestion, du murmure, du soupir et du fantasme, dans un «Conte des mille et une nuits» où les chaînes luisent, les chairs brûlent de désir et les parfums étourdissent.
«L’éponge de la servante aux aguets qui lisse l’ambre, l’or de la peau. L’étirant. Ouvrant l’amande.» Une même sensualité d’un lieu à un autre, peu importe les époques. «Je vis d’effluves, de parfums de vanille, de réglisse. Je me replie soudain dans ma petite manche, dans l’or et les bleus du royaume ancien. Un éventail de plumes à la main. Je prends la lumière du jour, et m’abreuve à n’en plus finir de songes interdits et de douceur humaine.» (p.23)
Douleurs et espérance, univers recroquevillé hors temps. Et puis tout bascule dans la «pièce aux tremblements». Le désir appelle la douleur, l’amante cherche la fulgurance dans le supplice, la caresse et l’écartèlement. «Combien de fois l’huile, le sang et l’eau, les ongles dans la pierre. Je suis la force du monde qui tue.»
Le poème devient incantatoire, chant de mort et de vie. «Je me drape dans la transparence des bourreaux. Je m’offre sans résistance. J’ai mis mon nom à la table ancillaire. Je suis la maison de ma mère, je fais lessives successives qui calment. Je prends le plus long détour jusqu’aux choses simples. Au temps assis d‘un bonheur interdit, je réclame mon dû, la vie son pesant d’or arrache les sangles qui me lient au destin.» (p.51)

Violence

La poésie de Forest évoque aussi ces existences qui forment une chaîne depuis des millénaires sans jamais bercer l’espoir. «Je ne crois plus à la beauté du monde/ aux hommes heureux/ je dis que la vie est un leurre/ qu’au bout de leur nez/ pend la souffrance/ des femmes toujours/ partent sans douleurs/ des fils blancs s’étirent/ déroulent, leurs paroles inutiles». (p.118)
Bien sûr, la marche de l’humanité est écrite en lettres de sang, mais est-ce une raison pour rechercher ces instants où la vie effleure la mort, la douleur rameute le plaisir. «Il n’y a de beauté que dans la violence et l’injustice.» Certaines images vibrent comme des gongs.
Un univers où une femme recherche la douleur et le plaisir de la main du maître. Comment imaginer une quête semblable après trente ans de féminisme ?
«Reviens/ Que je sois/ Vie ou trépas/ Reviens/ Me l’apprendre/ Je n’ai d’autres desseins/ Ici bas/ que tu sois/ mon unique et dernière adresse. »
Un texte qui oscille entre la prose et le poème, le chant et la stance. Une fixation pour des images où «l’or et l’ambre» luisent dans des chambres où fument de lourds parfums. Une complaisance qui finit par lasser.

«L’Adoration du Bourreau» de Violaine Forest est paru aux Éditions d’art le Sabord.

Quand les personnages deviennent un prétexte

Louis-Edmond Hamelin est un grand spécialiste des «pays froids» et des Autochtones. Toute sa vie a gravité autour de ces nomades qui lui ont beaucoup appris, on n’en doute pas.
Dans «Nipish», le géographe campe une femme qui devient la figure mythique de la métisse (son père est anglophone), qui cherche à s’épanouir en protégeant le savoir des ancêtres et les traditions malgré des études chez les francophones. Le tout ne se fait pas sans embûches. Hamelin montre rapidement ses intentions dans une courte présentation.
«Le récit, complètement fictif, mais que le Québec du XXe siècle aurait pu connaître, fait découvrir, par dialogues élaborés, l’état conflictuel des relations entre les Autochtones et les non-Autochtones. Les difficultés affectent tous les milieux : religion, armée, enseignement, administration, domicile, voire tout le pays. Maints comportements de la société au sujet des thèmes de pouvoir et même d’existence se trouvent ainsi mis à jour.» (p.1)
Les médias rappellent régulièrement les conditions de vie à peine imaginable de certains groupes dispersés dans la partie nordique et «effacée» du Québec. «Le peuple invisible»  de Richard Desjardins et Robert Monderie vient, une fois de plus, illustrer l’indifférence des Blancs envers les premiers habitants de l’Amérique.

Autochtonie

En première partie, Louis-Edmond Hamelin suit un groupe d’Autochtones qui entreprend le «Grand voyage » vers le Nord, le pays du caribou et des Inuits. On se croirait par moments dans «Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu» de Serge Bouchard.
«Le grand circuit correspond à un type particulier de mouvance, car c’est un périple d’envergure, nécessitant la gestion de risques inhabituels et, après quelques années, le retour au foyer initial. Il ne s’agit ni d’une errance ni d’un dérangement imposé, mais d’une migration libre répondant à des objectifs précis, préparée longtemps à l’avance et vécue également à l’intérieur de soi.» (p.38)
Tout se gâche quand Marie-Marguerite entre au couvent. L’auteur occupe toute la place pour élaborer ses idées dans de longs dialogues entre la postulante et la supérieure du couvent qui fait preuve d’un racisme borné. C’est encore pire quand il décrit les aventures maritales de la pauvre métisse. Comment croire que Marie-Marguerite, une femme particulièrement intelligente, accepte un tel mariage. Nous basculons dans l’invraisemblable.
M. Hamelin possède certainement des idées généreuses et originales sur les Autochtones, mais il n’arrive pas à inventer des personnages qui les incarnent. Malgré tout le respect pour l’homme et son travail, «Nipish» ne tient pas la route. Un récit boursouflé, indigeste et particulièrement désolant.

«Nipish, une narration en autochtonie» de Louis-Edmond Hamelin est paru chez Guérin éditeur.

Paul Chanel Malenfant n’oublie pas son enfance

Paul Chanel Malenfant dans «Rue Daubenton» s’abandonne aux méandres de sa pensée, aux chemins du souvenir comme aux rencontres, peut-être rêvées.
Une rue de Paris, une fenêtre aveugle. C’est le point de départ pour un voyage au pays de l’enfance, des arrêts en Italie et dans certaines villes d’Europe.
L’essentiel, ce sont les avenues de l’écriture, les souvenirs qui imbibent le présent. Un mot et le lecteur suit un jeune garçon sur les rives du grand fleuve, devant Trois-Pistoles. L’enfant se tait aux côtés du père, espérant des révélations sur la vie. Il y découvrira la douleur et la mort. Une malédiction qui le suivra jusque dans son âge d’homme. Mort d’un frère en bas âge, de la mère adorée, du père qui emporte ses secrets et d’un autre frère qui choisit le suicide. De quoi marquer le poète qui en fera les fondements de plusieurs de ses ouvrages.
«J’avance au bras de ma mère veuve voilée de noir. Je suis un orphelin de vingt-quatre ans, je sais que je n’aurai pas de fils, et je rêve de devenir écrivain. Intérieurement, je répète, la remaniant, décalque de ma dérive, la phrase inaugurale, laconique, de L’Étranger d’Albert Camus: Aujourd’hui, papa est mort.» (p.43)
Malenfant ne peut s’empêcher de ressasser ses souvenirs malgré ses envolées dans l’écriture et le voyage. Il ne peut non plus distancer la mort. Elle le nargue à heure fixe à la télévision, dans les bulletins d’informations. Au Québec ou à l’étranger, elle ne s’éloigne jamais.

Enfance

Si l’enfance imprègne l’œuvre de Paul Chanel Malenfant, il ne faut pas oublier sa joie de découvrir une ville étrangère, un musée ou à retrouver l’amant et les gestes de l’amour. Des moments intenses, forts même si j’ai un faible pour les incursions dans son passé.
«Ils ont entonné le libera, le chant pour un enfant mort sans baptême. Ils ont sorti la boîte de bois sur la galerie, l’ont placée sur un traîneau qui a glissé dans la neige avec un bruit d’étoiles. Ils sont repartis comme ils étaient venus. De nulle part et du froid. Ils ont emporté mon frère mort dans les limbes, de l’autre côté de la ligne d’horizon, là où mon père travaille sur un chantier de la Côte-Nord.» (p.69)
Pour la part européenne, Malenfant s’abandonne un peu trop souvent aux mots et aux images. Nous nous butons parfois à des phrases qui tournent à vide.
«Nos mots n’ont pas de son sur nos lèvres et nous parlons longuement ainsi, en silence, sans pourvoir rien nous dire.» (p.113)
Le familier de Paul Chanel Malenfant ne fera guère de découvertes dans «Rue Daubenton». J’ai préféré, et de loin, «Des airs de famille», chez le même éditeur.

«Rue Daubenton» de Paul Chanel Malenfant est paru à L’Hexagone.

vendredi 14 décembre 2007

Pierre Chatillon et l'amour de la musique

Souvent, les écrivains, en rédigeant un journal ou un carnet, questionnent jusqu’à l’obsession l’acte d’écrire. Comme s’ils avaient du mal à s’abandonner au plaisir du mot et à la jubilation de la phrase. Ils résistent, jonglent avec cette question et donnent souvent l’impression de tourner le dos à une œuvre importante qui jalonne leur parcours.
Je pense à André Major qui, dans «L’esprit vagabond», retourne cette question dans tous les sens, se nourrissant des réflexions des écrivains qui reprennent le même exercice dans leurs journaux.
Pierre Chatillon dans «Île était une fois», un carnet au nom évocateur, oublie les tourments existentiels et assume pleinement le plaisir de l’écriture. Comme s’il faisait de sa vie un conte pour déjouer le temps en explorant l’imaginaire. Il donne le ton dans une courte présentation.
«J’aime le mot île. Tout petit dans la rivière d’une phrase. Avec son i aussi jaune que celui du mot lumière. Son accent circonflexe évoquant la cime d’un sapin. Son l qui s’élance avec l’élégance d’un peuplier. Son l dont la sonorité s’envole comme celle du mot aile. Son e qui le féminise de telle sorte qu’il pourrait devenir un adorable prénom de femme : Île Beaulac, Île Larivière, Île Desruisseaux ou simplement Îlabelle. Et quelle belle histoire que celle qui débuterait par : « Île était une fois…» Je rêve de l’écrire, cette histoire-là.» (p.11)
Nous n’avons plus qu’à nous abandonner au voyage, à courir dans le temps et l’espace.

La musique

Surtout, Pierre Chatillon a une manière exceptionnelle de nous entraîner dans l’univers des musiciens qui l’ont accompagné depuis son adolescence. Mozart, Debussy, Bach, Beethoven, Schumann et Schubert. Il se faufile dans les poèmes symphoniques, une sonate, un lieder, accroche des mots aux portées musicales, fait vivre un mouvement ou une voix. Magnifique! De quoi retourner à nos disques pour redécouvrir «La mer» de Debussy ou «Le Requiem» de Mozart. La musique devient concrète et palpable.
«Dès le début du premier mouvement intitulé De l’aube à midi sur la mer, le salon de ma maison se remplit d’eau salée sans que j’en souffre le moindrement. Au contraire, j’y respire à l’aise et m’y abandonne avec béatitude. Un vers du Bateau ivre de Rimbaud me revient à la mémoire: «Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème/ De la Mer.» C’est exactement ce que j’éprouve. L’eau est d’une grande limpidité. Ma lourde chaise berceuse en merisier laminé y flotte dans un état d’apesanteur, ainsi que le téléviseur, la lampe sur pied et le divan. Les portraits de musiciens, tantôt suspendus au mur, circulent eux aussi comme des poissons.» (p.12)
Bien plus, certains compositeurs viennent cogner à la porte de son chalet du bord du grand fleuve pour partager avec lui des moments précieux. Il suit Beethoven dans la forêt, nous plonge au cœur de la Symphonie pastorale.
«C’est là que, pour la première fois, j’aperçus Beethoven. Il était facile à reconnaître, marchant les mains derrière le dos, soliloquant à voix haute, griffonnant sur un calepin, secouant avec mécontentement son abondante chevelure en broussaille, frappant parfois dans le vide avec son poing. Il était à peine plus âgé que moi. Ayant constaté que sa surdité croissante allait mettre un terme à sa carrière de virtuose, il venait de rédiger le Testament d’Heiligenstadt et d’échapper de peu au suicide.» (p.103)

Toutes les directions

Des nouvelles, ici et là, renvoient à la fiction. Comme si le réel et l’imaginaire étaient les deux facettes d’une même aventure. Le poète se révèle un amoureux de la vie, des femmes, de la nature et de la poésie. Une ode à l’amour même si le temps se fragmente et se fait plus court à mesure que les années filent.
Chatillon ne cesse de réinventer sa vie dans un carnet époustouflant. Une belle communion avec la poésie et la musique, des poètes qui ont cheminé avec lui pendant des années et qui le remuent encore. Rimbaud, Baudelaire et Shelley particulièrement.
Pour qui aime la poésie et la musique, les plages chaudes du Sud, les endroits sauvages, les couchers de soleil, les amours qui retournent l’être et brûlent l’âme.

«Île était une fois» de Pierre Chatillon est paru chez XYZ Éditeur.