Dans «Contes de braises et de frimas», Sylvain Rivière ramène les quêteux, les vagabonds qui sèment la parole et les histoires à dormir debout. Des personnages très nombreux dans son théâtre et dont le verbe est la seule richesse. Une entreprise de souvenance qui peut s’avérer fort sympathique.
Les femmes et les hommes de ces contes prédisent les tempêtes, apprennent à voler, forniquent comme ils respirent, cherchent un filon de pays et se transforment plus ou moins en véritable mythe.
Malheureusement, ces contes sont portés par une parodie de langue gaspésienne, une poutine plus ou moins indigeste. Certains ont déjà sorti l’encensoir en parlant de la langue forte et épicée de Sylvain Rivière. Voyons voir…
«À chaque fois, bien inutilement d’ailleurs, monseigneur Roy y allait d’un prône à son égard, question dans un premier temps de conserver son poste face aux autorités archevêchiennes de Gaspé, de voir protéger, dans un second temps, la vertu des filles-fleurs du pays, ces femmes-bonbons sucrées à souhait et collantes à l’excès, ne demandant qu’à fouler le foin aux tasseries des fanis orgasmiens d’un coup de rein bien placé, fleurant bon le mortel péché et le jus de cerises frelaté pour la circonstance, de petites vites en passage de sapin dans la diagonale de la fêlure de l’œuf cosmique en plein jour de fin de mois on ne peut plus critique.» (p.44-45)
J’avoue, ce verbiage étourdit pour ne pas dire autre chose avec ses effets de jambes et un racolage un peu grossier. Des histoires de cul épicées d’un certain nationalisme, d’une ébauche de pays qui s’aplatit sous les charges langagières du conteur. Un peu triste et dépassé.
«Contes de braises et de frimas» de Sylvain Rivière est paru aux Éditions Humanitas.
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