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jeudi 14 août 2003

Pas facile de briser les carcans de l’imaginaire

Le Groupe Ville-Marie, depuis quelques années, sous la houlette de Simone Saurens, publie un collectif à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Plusieurs écrivains d’ici et d’ailleurs se laissent tenter par un thème. L’entreprise n’est guère nouvelle mais elle s’avère toujours intéressante pour jauger l’originalité et l’imaginaire des écrivains.
Quarante écrivaines et écrivains ont répondu à l’appel du métro. Une aventure un peu périlleuse, surtout quand on mélange poésie et prose. Qu’on le veuille ou non, le poème ne s’aborde pas comme la prose. Question de rythme, de souffle qui appartiennent en propre aux deux genres. Peut-être faut-il lire «Lignes de métro» en deux temps. S’attarder d’abord aux poèmes et après, plonger dans les nouvelles. On arrivera ainsi à mieux rendre justice aux prosateurs et aux poètes de ce collectif.
La présentation est faite par ordre alphabétique, ce qui n’est pas nécessairement la meilleure façon de procéder. On va de texte en texte, d’un genre à l’autre sans force directrice. Les écarts sont énormes.
Cette lecture révèle surtout comment il est difficile pour les écrivaines et les écrivains de s’arracher aux clichés. Quelques-uns arrivent à se démarquer et à bricoler un texte original mais ils sont rares. Mentionnons François Barcelo, Lili Gulliver, Michel Desautels, surtout pour la fin de sa nouvelle.

Lieux communs

Les lieux communs se bousculent tout au long de ces quarante rames de métro qui vont en cahotant un peu beaucoup. Étouffement, enfermement, promiscuité, reflets dans les vitres de la rame, bousculades, peur de l’autre et inévitablement, la fin de tout, le suicide. Quelques-uns aussi ne peuvent résister à la tentation d’énumérer les stations en faisant allusion au chemin de la croix ou pour jeter un regard derrière l’épaule. Aline Apostolska, Rober Racine et François Vignes.
Le souterrain aussi évoque les profondeurs de l’inconscient et permet de révéler certains secrets. Stanley Péan, Naïm Kattan et Philippe Haeck. Ce sont les plus intéressants.
On peut citer Danielle Fournier pour les deux derniers vers de son poème.
«Personne pourtant ne t’accompagne
Quand tu t’assois à côté de ton ombre.» (p. 73)
Recueil inégal et qui manque un peu de tonus. Une dizaine de textes se distinguent tout au plus sur la quarantaine. C’est un peu mince, surtout avec les grands noms qui signent des textes.

«Lignes de métro», collectif sous la direction de Danielle Fournier et Simone Sauren est paru à L'Hexagone-VLB éditeur.

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