Françoise Cliche présente un premier roman avec «L’arbre qui glapit», un ouvrage qui pourrait très bien être qualifié de récit.Marie et Roméo, une fois à la retraite, décident de séjourner au Guatemala. Lui est plombier et elle infirmière. Ils participeront, avec d’autres coopérants québécois, à la construction d’une école pour les enfants d’un bidonville près de Guatemala Ciudad. Le couple est encore très amoureux après quarante ans de vie commune. Pourtant même si la vie leur a réservé des moments éprouvants, rien n’a pu ébranler leur passion.
Roméo embarque dans l’aventure à reculons. Il déteste les voyages et surtout il a une peur maladive de l’avion. Il accepte cet exil de quelques mois à cause de son épouse. Il la suivrait au sommet de l’Himalaya si elle le lui demandait.
«L’amour me mène par le bout du nez et, parfois, il me mène beaucoup plus loin que je ne le souhaiterais. Ce voyage ne m’inspire rien qui vaille ; je le fais pour Marie un point c’est tout. Pour Marie et pour les quetzals.» (p.17)
Vie de groupe
Autant Marie sait voir les beaux côtés de la vie, autant Roméo est grognon et de mauvaise foi. Heureusement le père Conrad fait l’unanimité. Il a l’art d’amenuiser toutes les difficultés avec son sourire et sa seule présence. Un véritable héros qui fascine tous les intervenants.
Le séjour s’annonce difficile. Le travail physique met les nerfs à vifs avec la chaleur. Transporter des briques, manier la brouette et jouer aux maçons, épuise les plus résistants. Plus, la promiscuité est peut-être encore plus difficile que ce travail de forçat.
«Pourquoi lui gâcherais-je son plaisir? La réalité la rattrapera bien assez tôt: Marthe et Lise ronflent, Marcel se lève pour un petit pipi aux deux heures et Guy se tourne sans arrêt dans son lit avec une énergie de lutteur en pleine action sur un ring. Ses brusques changements de position s’accompagnent, de surcroît, de bruits de toutes sortes: jappements, raclements de gorge, déglutitions à répétitions, clappements et reniflements.» (p.39)
Le groupe s’adapte malgré les différences et les manies de chacun.
Escapades
Conrad organise des excursions dans la campagne guatémaltèque. Les coopérants deviennent des touristes qui découvrent des populations qui vivent en marge du monde. Un mélange de modernité et de traditions qui ne changent guère depuis des siècles. Les Québécois plongent dans un pays d’une beauté à couper le souffle.
«La beauté des lieux nous fait oublier quelques minutes de ces ennuyeux ratés mécaniques. À nouveau enivrés par les effluves de citrons, d’oranges et de pommes, la tête dans les fleurs, nous grimpons vers un ciel rose vif avec, en fond sonore, des hymnes à la joie chantés par des milliers d’oiseaux. Mais quels sont donc ces lieux ? Sommes-nous morts d’épuisement et au paradis?» (p.113)
Marie et Roméo sont la cible d’une bande de voyous. Roméo affronte un tueur et y laisse deux doigts. Le jeune Raul, qui fraye avec la racaille, est tué dans l’échauffourée. Roméo a l’impression d’avoir assassiné cet enfant de ses mains. Il s’en remettra difficilement et l’amour qu’il voue à Marie est ébranlé. Tout s’écroule, mais l’adoption de la sœur de Raul, Luisa, change les choses.
Digressions
Un ouvrage fort sympathique qui aurait eu cependant avantage à être élagué. Madame Cliche emprunte bien des méandres qui font décrocher le lecteur. Signalons les longues digressions touchant la mère de Roméo et les fausses couches de Marie qui nous éloignent du récit. Beaucoup de complaisance aussi dans la description de l’interminable séjour de Roméo à l’hôpital. Cet acharnement du narrateur à culpabiliser finit par faire hausser les épaules.Françoise Cliche a un bon sens de la caricature et un humour certain. Elle a juste l’art de forcer la note et de vouloir en mettre plein la vue. Elle aurait avantage à apprendre à contrôler son enthousiasme et à fréquenter la sobriété. Malgré ces petits travers, un ouvrage fort sympathique.
Roméo embarque dans l’aventure à reculons. Il déteste les voyages et surtout il a une peur maladive de l’avion. Il accepte cet exil de quelques mois à cause de son épouse. Il la suivrait au sommet de l’Himalaya si elle le lui demandait.
«L’amour me mène par le bout du nez et, parfois, il me mène beaucoup plus loin que je ne le souhaiterais. Ce voyage ne m’inspire rien qui vaille ; je le fais pour Marie un point c’est tout. Pour Marie et pour les quetzals.» (p.17)
Vie de groupe
Autant Marie sait voir les beaux côtés de la vie, autant Roméo est grognon et de mauvaise foi. Heureusement le père Conrad fait l’unanimité. Il a l’art d’amenuiser toutes les difficultés avec son sourire et sa seule présence. Un véritable héros qui fascine tous les intervenants.
Le séjour s’annonce difficile. Le travail physique met les nerfs à vifs avec la chaleur. Transporter des briques, manier la brouette et jouer aux maçons, épuise les plus résistants. Plus, la promiscuité est peut-être encore plus difficile que ce travail de forçat.
«Pourquoi lui gâcherais-je son plaisir? La réalité la rattrapera bien assez tôt: Marthe et Lise ronflent, Marcel se lève pour un petit pipi aux deux heures et Guy se tourne sans arrêt dans son lit avec une énergie de lutteur en pleine action sur un ring. Ses brusques changements de position s’accompagnent, de surcroît, de bruits de toutes sortes: jappements, raclements de gorge, déglutitions à répétitions, clappements et reniflements.» (p.39)
Le groupe s’adapte malgré les différences et les manies de chacun.
Escapades
Conrad organise des excursions dans la campagne guatémaltèque. Les coopérants deviennent des touristes qui découvrent des populations qui vivent en marge du monde. Un mélange de modernité et de traditions qui ne changent guère depuis des siècles. Les Québécois plongent dans un pays d’une beauté à couper le souffle.
«La beauté des lieux nous fait oublier quelques minutes de ces ennuyeux ratés mécaniques. À nouveau enivrés par les effluves de citrons, d’oranges et de pommes, la tête dans les fleurs, nous grimpons vers un ciel rose vif avec, en fond sonore, des hymnes à la joie chantés par des milliers d’oiseaux. Mais quels sont donc ces lieux ? Sommes-nous morts d’épuisement et au paradis?» (p.113)
Marie et Roméo sont la cible d’une bande de voyous. Roméo affronte un tueur et y laisse deux doigts. Le jeune Raul, qui fraye avec la racaille, est tué dans l’échauffourée. Roméo a l’impression d’avoir assassiné cet enfant de ses mains. Il s’en remettra difficilement et l’amour qu’il voue à Marie est ébranlé. Tout s’écroule, mais l’adoption de la sœur de Raul, Luisa, change les choses.
Digressions
Un ouvrage fort sympathique qui aurait eu cependant avantage à être élagué. Madame Cliche emprunte bien des méandres qui font décrocher le lecteur. Signalons les longues digressions touchant la mère de Roméo et les fausses couches de Marie qui nous éloignent du récit. Beaucoup de complaisance aussi dans la description de l’interminable séjour de Roméo à l’hôpital. Cet acharnement du narrateur à culpabiliser finit par faire hausser les épaules.Françoise Cliche a un bon sens de la caricature et un humour certain. Elle a juste l’art de forcer la note et de vouloir en mettre plein la vue. Elle aurait avantage à apprendre à contrôler son enthousiasme et à fréquenter la sobriété. Malgré ces petits travers, un ouvrage fort sympathique.
«L’arbre qui glapit» de Suzanne Cliche est publié chez XYZ Éditeur.
http://www.editionsxyz.com/catalogue/526.html