mercredi 15 décembre 2010

La pire façon d’évoquer son enfance

Line Mc Murray s’attarde, dans «Sacacomie», à l’enfance où tout se décide, dit-on. Ces années qui forgent la personnalité de l’individu et sa façon de voir le monde.
Madame Mc Murray a connu une enfance heureuse en Mauricie, près de Saint-Alexis-des-Monts, dans une pourvoirie qui accueillait les pêcheurs. Des Québécois surtout et des Américains.
Tous les enfants ont «un paradis perdu» et plusieurs écrivains tentent de le réinventer par l’écriture. Michel Tremblay a écrit des milliers de pages sur le Plateau Mont-Royal et que dire de Victor-Lévy Beaulieu et le pays de Trois-Pistoles.
Line Mc Murray possède le lac Sacacomie. On y pêchait la truite et il était facile d’y surprendre l’ours et l’orignal, d’entendre de vrais loups. La vie en forêt avec ses mystères et ses dangers. L’idée est fort sympathique et certains écrivains ont réussi des petits bijoux dans ce genre d’entreprise. Je pense à «Ces enfants de ma vie» de Gabrielle Roy ou encore à «Une enfance magogoise» de Daniel Gagnon.

Pire façon

Line Mc Murray s’y prend de la pire des façons pour évoquer le monde de son enfance. Elle adopte un faux langage de petite fille qui agace très rapidement. Un récit redondant, mal ficelé, idyllique à souhait qui masque les drames qui ont secoué la famille. Un mélange d’épithètes et d’humour qui tombe presque toujours à plat. Parce que drame il y a quand elle évoque dans un bout de phrase les dépressions de son père et ses plongées dans l’alcool. On peut comprendre sa pudeur à remuer les côtés moins reluisants de la famille, mais quand on s’aventure dans un récit, il faut le courage d’ouvrir tous les placards.
L’écrivaine virevolte sur des soupirs, des amourettes, des anecdotes sans importance. Du superlatif, des tentatives de jeux de mots et des niaiseries. La petite fille qu’elle n’est plus ne convainc personne.
«J’ignore la différence entre la fysique et la filosophie (j’ai éliminé volontairement le ph de ces mots, car j’ai tendance à les associer au ph de mon shampoing). Moi, je ne connais que ma famille, mon lac, mes arbres, mes animaux, et tout cela me semble réel. Filosophiquement et fysiquement parlant. Je sais du moins que l’espace est grand et plein de replis montagneux, et que dans ces replis, il y a plein de choses à deviner, par exemple ce à quoi les orignaux ou les ours occupent leur temps.» (p.172)
Une enfance qui «semble réelle», des récits qui ne peuvent intéresser que ses proches et encore. On le sait, les bonnes intentions n’ont rien à voir avec la littérature.

«Sacacomie» de Line Mc Murray est publié aux Éditions Québec Amérique.

Dany Laferrière raconte le drame d'Haïti

Le 12 janvier 2010, la terre tremblait en Haïti, faisant des centaines de milliers de morts. En quelques secondes, ce pays retournait à l’âge de pierre.
Dany Laferrière était à Port-au-Prince. Dans «Tout bouge autour de moi», il raconte la peur, la crainte du pire pendant cette catastrophe.
«La terre s’est mise à onduler comme une feuille de papier que le vent emporte. Bruits sourds des immeubles en train de s’agenouiller. Ils n’explosent pas. Ils implosent, emprisonnant les gens dans leur ventre. Soudain, on voit s’élever dans le ciel d’après-midi un nuage de poussière. Comme si un dynamiteur professionnel avait reçu la commande expresse de détruire une ville entière sans encombrer les rues afin que les gens puissent circuler.» (p.19)
Pas d’électricité, de téléphone et Internet reste muet. Que les étoiles dans le ciel. Et puis l’aube après une nuit interminable. La mère et la sœur de l’écrivain sont sauves, son neveu aussi.
Dany Laferrière part dans les rues, rencontre des hommes et des femmes. Tous sont calmes malgré le chaos, la crainte que tout recommence. Ils sont vivants et la vie est précieuse quand la mort est partout.

Ruines

Les médias ont montré les ruines et les morts alignés dans les rues, les victimes sous les débris. Les images frappent au cœur et au cerveau. Dany Laferrière, sous les conseils d’amis, rentre au Canada. Le lauréat du prix Médicis avec «L’énigme du retour» devient la voix de son pays. Il raconte son expérience, le courage de son peuple. Il le fait au Québec, aux États-Unis et en Europe. Partout il écrit frénétiquement pour exorciser le malheur peut-être. Souvent l’écrivain n’arrive à saisir la réalité qu’en se collant aux mots et aux phrases. «J’écris ici pour ceux qui n’écrivent pas», dit-il.
Des images reviennent jour et nuit à la télévision, des scènes d’horreur, les morts, les survivants qui demandent de l’aide. Les caméras cherchent les pillages qui n’arrivent pas. Laferrière ne peut se détacher du petit écran. Ces scènes deviennent plus obsédantes que la réalité qu’il a vécue. Il sait que son peuple a soif et faim. Tous errent dans les rues. Tout ce qui faisait la vie avant a été balayé.

Recul

L’écrivain tente de prendre du recul. Que peut être l’avenir de ce peuple d’artistes, de peintres et de poètes? Il emprunte des pistes, mais les moments qui ont bouleversé sa vie ne le lâchent pas.
«Mais pendant dix secondes, ces terribles dix secondes, j’ai perdu tout ce que j’avais si péniblement appris tout au long de ma vie. Le vernis de la civilisation qu’on m’a inculqué est parti en poussière. Comme cette ville où j’étais. Tout cela a duré dix secondes. Est-ce le poids réel de la civilisation ? Pendant dix secondes, j’étais un arbre, une pierre, un nuage ou le séisme lui-même. Ce qui est sûr, c’est que je n’étais plus le produit d’une culture. J’étais dans le cosmos. Les plus précieuses secondes de ma vie.»  (p.141)
La bousculade des médias s’est déplacée vers une autre catastrophe. Heureusement, il reste les mots de Dany Laferrière pour nous rappeler le drame d’Haïti, ce peuple qui a vu l’avenir s’écrouler en quelques secondes. Un témoignage nécessaire.

«Tout bouge autour de moi» de Dany Laferrière est paru aux Éditions Mémoire d’encrier.

dimanche 12 décembre 2010

Michel Vézina réinvente le pays du Québec

Le lecteur doit imaginer qu’il plonge dans les années 2050 en ouvrant «Zone 5» de Michel Vézina. La Belle province est un état libre et indépendant pour le meilleur et le pire. Le nouveau pays possède de l’eau en abondance, une ressource de plus en plus rare sur la planète. Les États-Unis vivent le régime sec et demeurent une menace pour la petite contrée du nord. Les mines d’uranium suscitent aussi pas mal de convoitise.
Le gouvernement a décidé de fermer les régions. Ces espaces peu habités ne sont pas rentables économiquement. Subsiste quelques villes ici et là. Rimouski, sous une cloche de verre, bénéficie d’un climat tropical. Sept-Îles connaît un développement foudroyant à cause des mines. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est peut-être retourné à l’âge des fourrures et les castors aiguisent leurs dents inutilement devant des forêts rasées depuis belles lurettes.
À Montréal, les riches vivent avec les riches, les pauvres avec les pauvres. Il est possible de passer d’un secteur à l’autre en montrant patte blanche.
«C’est vers 2017 que les premières guérites seront érigées entre les quartiers d’Outremont et du Mille-End, puis aux entrées, un peu plus tard la même année, des autres quartiers chics de Montréal. Petit à petit, la ville, puis la région métropolitaine a complet, seront divisées en quatre catégories de zones distinctes…» (p.13)
On retourne à ces villes fortifiées qui prenaient l’allure d’un coffre-fort quand tombait la nuit au Moyen-Âge.

Contestation

Des expropriés, des déportés qui n’arrivent pas à se faire à la vie citadine, retournent vivre dans les régions. Ils doivent se faire discrets dans les ruines des anciens villages pour échapper aux patrouilles de l’armée québécoise qui ne fait pas de quartier. Ils sont emprisonnés s’ils sont découverts dans les zones interdites, passés le plus souvent par les armes.
À Blanc-Sablon, dans l’ancien village de la Côte-Nord, Élise, Jappy, Ender vivent dans la clandestinité, survivent en menant des expéditions de piratage dans le golfe Saint-Laurent pour trouver des denrées et des produits qui manquent.
Les rapines prennent de plus en plus d’importance. Les commandos arraisonnent des navires et coulent des pétroliers. Ces manœuvres deviennent inquiétantes pour les autorités qui ne peuvent tolérer pareil brigandage.
Les insurgés créent une coalition des squatters et tentent de provoquer la révolution. L’attaque d’un bateau de croisière tourne au désastre. Tous sont tués ou à peu près. Jappy est fait prisonnier et transporté à Montréal. Des conditions de détention inhumaines, des tortures, tout ce que l’on peut imaginer. Heureusement, il réussit à s’évader. Il ne manque pas de ressources ce pirate.
«Il affiche un sourire content même lorsque je l’accroche et l’attire vers moi, il sourit encore avant de se rendre compte qu’il est déjà en train de mourir. Même technique que pour le gardien. D’une efficacité redoutable. Trente secondes plus tard, je poursuis ma route, travesti sous ses vêtements,  son argent dans les poches, son attaché-case au bout du bras. Dans le creux de ma main, son œil droit. Ça passe comme dans du beurre.» (p.151)
Une violence qui peut faire sourciller.

Retour

Le corsaire trouve refuge à Rimouski, survit avec l’aide des résistants qui ont échappé au massacre et à la répression.
Il finit par retrouver Élise et son fils après bien des péripéties. Plus rien ne peut être pareil à Blanc-Sablon. La discorde s’installe. Tout est en place pour une suite. Une entreprise que poursuivent à la fois Laurent Chabin et Benoit Bouthillette dans leurs propres ouvrages. Une véritable saga.
C’est vivant, habile et plein de rebondissements. Tellement qu’il m’a donné envie de plonger dans ses romans précédents, particulièrement dans «Élise» ou «Sur les rives» pour en savoir plus de ces personnages qui échappent à la banalité.
Cette forme romanesque permet plein de clins d’œil, des projections et démontre l’absurdité de certaines décisions des gouvernements de maintenant. Un univers dur, sans pitié, parfois difficile à tolérer, mais le genre veut cela. Michel Vézina s’amuse et le lecteur suit sans une hésitation. Une belle manière de réinventer le Québec à partir de ses travers et ses forces.

«Zone 5» de Michel Vézina est publié aux Éditions Coups de Tête.

dimanche 5 décembre 2010

Émilie Andrewes ne cesse d’étonner

Émilie Andrewes, dans « Les mouches pauvres d’Ésope » et « Eldon d’or », déroutait le lecteur qui aime retrouver un univers familier quand il suit la démarche d’un écrivain.
Avec « Les cages humaines », l’écrivaine désoriente complètement le familier, le plongeant dans Hong-Kong. Cette ville dont le nom signifie littéralement « port aux parfums » demeure une énigme pour les étrangers. On y trouve un mélange de modernisme et de traditions, une densité de population difficile à imaginer avec plus de sept millions d’habitants. Tous vivent dans des appartements réduits, la pollution et le bruit qui ne se calme jamais.
Lian effectue un travail routinier et peu valorisant. Il fait de la sollicitation téléphonique et s’y livre avec frénésie. Il est un peu dépendant du jeu et partage un appartement avec Fushi, un homosexuel qui a du mal à accepter sa sexualité. Travail, cafés, jeux et visites dans les maisons closes occupent les deux amis. Rien de particulièrement attrayant.

Jeu virtuel

Lian devient rapidement obsédé par un jeu virtuel où une fille se déshabille. Il faut payer pour qu’elle enlève une pièce de ses vêtements, mais jamais il n’arrive à la voir nue. Cette femme semble vivante et devient une véritable hantise.
« Son visage flou a envahi l’écran au complet. Elle avait un visage humain. Un magnifique visage humain. Et j’ai entendu sa voix. Je pouvais presque sentir la douceur de sa peau. Je l’ai entendu parler à quelqu’un, un homme je crois, puis elle s’en est allée, contrariée. J’ai l’impression que ce n’est pas une femme qui est représentée. C’est un millier de femmes. Une usine à femmes. L’usine de destruction des anges. La loi de l’enfant unique. Tous ces bébés de sexe féminin, noyés dans la cuvette, égorgés, abandonnés… Ils sont là. » (p.25)
Le joueur y laisse pratiquement son salaire hebdomadaire. Il a besoin de plus d’argent et il tente de séduire la chance avec les oiseaux. Ces volatiles, dans la tradition chinoise, attirent la fortune quand on trouve l’espèce qui convient.
Dans ses visites dans les maisons particulières, il rencontre Mei, une femme aux cheveux blonds. C’est plutôt rare pour une Chinoise. Il devient amoureux de cette danseuse qui flirte avec la prostitution dès le premier regard. Elle est aussi poursuivie par un médecin canadien qui séjourne à Hong-Kong. Il ne la lâche pas.

La chance

Mei est une fille évanescente, une image qui se dérobe sans cesse. On apprend qu’elle est violoniste. Pourquoi cette plongée dans un monde sordide quand elle a une vie plutôt bien, des parents aimants ? La jeune femme veut retrouver sa virginité par une opération chirurgicale qui s’effectue à Montréal. Ce métier de danseuse est la seule façon d’amasser de l’argent. Jouer du violon aussi pour remporter des concours. Elle s’y livre avec frénésie.
Lian et Mei se retrouveront à Montréal à la fin de l’aventure, exploitant un dépanneur.
Si le lecteur hésite un peu au début, il s’attache rapidement à ces personnages qui donnent du poids à leur vie, finissent par accepter leurs travers. Fushi vivra plus librement son homosexualité et Mei connaît le grand amour avec Lian. Oui, l’amour triomphe chez Émilie Andrewes.
« Mei danse pour Lian. Elle danse incroyablement bien. De ses hanches à ses seins, il voit des courbes profondes à la puissante destinée. Le garçon lui donne beaucoup d’argent. Tout son argent. Quand elle dit qu’elle danserait gratuitement pour lui, ailleurs, à un autre moment, il dit « non, non, non » en riant, ce qui rend Mei triste. » (p.105)
L’univers de ce roman est souvent dur, mais aussi plein de tendresse et de moments magiques. À Hong-Kong tout s’achète, même la virginité. Des personnages obsédés jusqu’à un certain point qui confient leur destin à un oiseau, s’abandonnent à la musique et aux parfums qui enivrent.   
Une fable où les pulsions et les désirs font foi de tout. Il suffit de s’abandonner à cette écriture toute simple et envoûtante. Émilie Andrewes réussit là où plusieurs auraient trébuché. L’amour est possible en autant que l’on brise les barreaux de sa cage et que l’on fait confiance à l’avenir. Tout arrive alors.

« Les cages humaines » d’Émilie Andrewes est publié aux Éditions XYZ.

dimanche 28 novembre 2010

Dernier tout de piste pour Arlette Fortin

L’émotion est grande quand on se penche sur Clara Tremblay chesseldéenne d’Arlette Fortin. L’écrivaine décédait quelques mois après avoir terminé ce manuscrit, en août 2009.
La mort est venue mettre un point final à une carrière beaucoup trop courte. Une vieille dame navigue dans ses quatre-vingt-treize ans et vient d’emménager dans un CHLD. Sa famille lui a un peu forcé la main, il faut dire. Si elle possède toute sa lucidité, le corps lui connaît des ratés. Le temps est sans pitié. Clara a eu quinze enfants, vivant des joies et de grands malheurs. La mort de son fils Bruno, assassiné à coups de couteau, reste un moment qui la bouleverse encore, des années plus tard.
«Quand on a le corps en perdition comme je l’ai, les histoires se mélangent dans nos têtes. La vie tout autant que la mort s’emmêlent de nœuds pas défaisables.» (p.14)
Clara, qui a toujours été fière et indépendante, se retrouve dans un milieu où tous doivent faire face à l’inévitable. Elle garde la tête haute, s’occupe de ses voisines.
«Non, mais réalises-tu, ma pauvre enfant du bon Dieu, réalises-tu qu’avant d’être placée, j’mangeais en la présence de qui j’voulais sans devoir rendre de compte à personne. Pis quand j’avais envie de manger toute seule, j’mangeais toute seule.» (p.42)
C’est peut-être cela le pire. La perte de son intimité, de la direction de sa vie. Dans un CHLD, tout est organisé. Les bénéficiaires comme on dit ne décident de rien, perdant le volant de leur vie.

Dernier séjour

La confusion, les pertes de mémoire, l’incontinence et la solitude sont le quotidien de tous. Clara partage une chambre avec une vieille dame.
Elle est chanceuse malgré tout parce que sa fille Julienne lui rend visite une fois par semaine, faisant le voyage depuis son lointain Chicoutimi jusqu’à Québec.
«Parce que nous autres aussi on est du vrai monde. Même dérinchés, maganés d’la voiture, égarés pour d’aucuns, pas capables de grouiller pour d’autres, on est du monde pareil. Du vieux vrai monde  presque fini, mais du vrai monde.» (p.24)
Clara lutte pour la dignité et le respect. C’est tout ce qu’elle peut revendiquer quand la vie ne tient qu’à un fil, quand le bonheur s’accroche à un sourire ou à un léger attouchement. La considération dans un établissement où le personnel est débordé et qu’il ne peut leur consacrer que quelques minutes par jour est un grand bonheur.
«Y s’est passé ça pis y s’est passé aussi une très belle conversation avec la garde qui m’a aidée à me coucher. C’est bien pour dire qu’entre rien faire pour notre bien-être ou faire des presque riens de rien du tout, ça fait une différence très appréciable. Une grosse différence parce que c’est là, précisément dans cette différence-là, que la vie se reconnaît comme étant présente à soi pis aux autres. C’est pour ça que j’arrête pas de me chercher des petites activités de rien du tout.» (p.38)

Témoignage

Un témoignage incisif, une description minutieuse de la vieillesse, des lieux où des gens frappés par la maladie attendent le dernier virage. Clara voudrait bien bousculer les choses, avoir sa chambre et un peu d’intimité, organiser une sorte de campagne pour la dignité de ces humains qui sont trahis par l’âge. Elle n’y arrivera pas, perdant le contrôle de son corps. Alors tout devient impossible. La femme vive et indépendante vivra son dernier jour en chesseldéenne bien malgré elle. Juste exister devient une entreprise qui avale toutes ses forces.
Un récit bouleversant, une langue vigoureuse, tout près de l’oralité, qui va directement au sujet. Arlette Fortin savait certainement qu’elle écrivait là son dernier ouvrage. Elle jette un regard sans complaisance sur le vieillissement, une étape de la vie qu’elle n’aura malheureusement pas le droit d’explorer. Un sujet que la littérature ne fréquente guère et que l’on refuse souvent de voir. Un propos d’actualité avec les campagnes qui veulent sensibiliser la population aux mauvais traitements que subissent plusieurs aînés dans leur quotidien. 
Rappelons qu’Arlette Fortin, une jonquiéroise d’origine, a remporté le prix Robert-Cliche en 2001 avec «C’est la faute au bonheur».

«Clara Tremblay, chesseldéenne», d’Arlette Fortin est publié aux Éditions de La Bagnole.