tag:blogger.com,1999:blog-4197037420879783629.post3100231565493281635..comments2024-03-13T14:14:03.393-04:00Comments on Littérature du Québec: Nicole Houde poursuit sa patiente explorationYvon Paréhttp://www.blogger.com/profile/17293888615169754027noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-4197037420879783629.post-65737779047122370412014-10-05T11:49:40.794-04:002014-10-05T11:49:40.794-04:00Baie-Comeau, le 4 octobre 2014.
Bonjour à to... <br />Baie-Comeau, le 4 octobre 2014.<br /> <br /> <br /> <br />Bonjour à toutes et à tous,<br /> <br />J’ai lu «La Vie pour vrai», le tout récent roman de Nicole Houde, publié à la Pleine lune, dans un avion, à trente-trois mille pieds dans les airs au-dessus de l’Atlantique. Pour Céleste, qui a inventé un cordon ombilical, qui la relie au ciel, on ne peut rêver mieux!<br /> <br />Céleste est une enfant handicapée de 39 ans, dont l’univers est fait de poésie et d’une perspicacité redoutable. Pour avoir nourri une amitié réciproque de plus de trente ans avec Nicole, je sais que Céleste est sa fille.<br /> <br />Si on ne veut pas passer à côté de ce livre, il faut entrer dans l’univers de Céleste délicatement, du bout des yeux et avec un immense respect. J’ai aimé.<br /> <br />Je n’ai pas ri, non, mais souvent souri parce que Céleste a une façon d’appréhender la vie, voire de contourner une certaine réalité, avec une intelligence autre et souvent surprenante, dépaysante. Nous rentrons dans un autre pays, dans un autre univers. J’ai aussi été triste. Pourquoi ce fichu Victor, son amoureux, est-il parti en Gaspésie? Il n’y pouvait rien, mais il aurait pu ménager Céleste. Diantre! Et, il y a cet autre départ, vers l'inconnu, celui de Rita morte dans la trentaine, une mongolienne aux becs baveux qui dessine un fœtus dans une chaise berçante, le bébé à venir de Mado, leur éducatrice. Quelle belle image! Elle m’a rappellé une petite fille rencontrée à Cuba. Sur le malecón, elle avait dessiné, sa maman qui attendait des triplés. Un grand rond, avec trois fœtus, rond soutenu par deux petites jambes et surmonté d’une minuscule tête.<br /> <br />Ce qui m’a le plus séduit, et exaspéré aussi, parce que j’aimerais avoir ce talent, c’est l’inventivité de Céleste, son sens de la poésie. « Je me répands en sourires, au-dedans de moi c’est la fête.» « La joie me traverse de la tête aux pieds et quand Victor me caresse avec ses yeux, ma joie se met à frissonner, puis à venter très fort…» (Page 93) «… l’eau de peine est comme l’eau de mer, un peu salée.» (Page 112) « Je me suis égarée dans le fracas de ma blessure, dans le noir d’un lieu qui ne mérite pas que l’on l’appelle la vie.» (Page 176). <br /> <br />En contrepoint, il y a la pertinence des propos de Céleste. Une extraordinaire acuité vis-à-vis du monde , affirmée de manière faussement naïve. « Rita et moi, nous sommes pour l’indépendance du Québec : lorsqu’on est indépendant, on n’est pas supervisé.» Supervisé, comme elle, par tous les intervenants des centres spécialisés qu’elle fréquente. Quelle belle analogie! Une acuité vis-à-vis de son état, elle est consciente qu’elle est à la fois une grande et une petite personne, ce qui colore de manière singulière sa relation avec son tout jeune neveu. Cette relation, qui nécessite la définition de l’un par rapport à l’autre, m’a beaucoup intéressé par son authenticité, chacun mesurant et respectant l’autre.<br /> <br />Enfin, la relation avec sa sœur, laquelle devient, du fait de la disparition de la mère, son substitut, se révèle une lourde mission impliquant amour et générosité.<br /> <br />Il me faut aussi écrire que j’ai aimé la qualité de l’écriture de Céleste, des phrases courtes, directes, des mots inventés – il arrive à Céleste de «pleuvoir» -; elle use même de mots savants. Toute cette richesse de l’écriture est crédible chez Céleste, parce que celle-ci est une grande lectrice. Elle lit Tolstoï, Anna Karénine.<br /> <br />Nicole vient de nous offrir un livre d’une très grande humanité. Je ne dirai pas un éloge de la différence, car on ne peut pas effectuer un panégyrique de la différence, on ne peut que la constater. Mais l’auteure a livré un texte émouvant, témoignant d’un profond respect de cette différence.<br /> <br />C’est beau, La vie pour vrai.<br /> <br /> Veuillez accepter mes meilleurs sentiments.<br /> <br /> P. S. : Je vais inclure ce texte sur ma page Facebook<br /> <br />Gérard Pourcel<br /> <br /> <br /> <br /> <br />Gérard Pourcel,<br />82, avenue Laurier<br />Baie-Comeau (Québec) G4Z 1P3 Canada<br />Tel : (418) 296-5063<br />Courriel : Gpourcel@globetrotter.net<br />Site Internet des Éditions de la Pleine Lune : http://www.pleinelune.qc.ca/cgi/pl.cgi?titre=Chroniques%20d%27une%20m%E9moire%20infid%E8leYvon Paréhttps://www.blogger.com/profile/17293888615169754027noreply@blogger.com